Le classement Choiseul 100 Africa, élaboré par l’Institut Choiseul, distingue chaque année les 200 leaders économiques africains de moins de 40 ans dont les actions contribuent activement à la croissance et à l’influence du continent. L’édition 2025 s’inscrit dans un contexte de mutations profondes : digitalisation, transition énergétique et intégration régionale. Pour Pascal Lorot, président de Choiseul Africa, cette étude illustre « une Afrique qui innove et construit ses propres modèles ».
Le Maroc y occupe une place stratégique : non seulement Rabat accueillera en novembre 2025 le prochain Choiseul Africa Business Forum, mais le pays figure aussi parmi ceux qui comptent le plus de lauréats dans le Top 100. Ces profils incarnent la diversification du leadership marocain, entre finance, industrie, entrepreneuriat et secteur public.
Des dirigeants qui façonnent les champions nationaux
Au premier rang de cette nouvelle élite, Moulay Mhamed Elalamy (Saham Group) se distingue à la 4ᵉ place. À 33 ans, le jeune PDG incarne la continuité d’un groupe devenu un acteur majeur de l’investissement africain, entre assurance, santé et technologies. Son parcours illustre une génération capable d’articuler vision stratégique et agilité continentale.
Autre figure montante, Malik Sefrioui, vice-président de Ciments de l’Atlas, se hisse à la 6ᵉ place. Représentant de la relève industrielle, il porte l’expansion africaine du groupe à travers Ciments de l’Afrique (CIMAF), présent dans plus de dix pays. Sa trajectoire reflète la solidité d’un secteur marocain tourné vers la régionalisation.
La présence de Soukayna Akhannouch, directrice générale d’Akwa Group, confirme l’ouverture du classement à un leadership féminin marocain engagé dans la gouvernance des grands groupes. À 31 ans, elle incarne la transition générationnelle dans un conglomérat qui symbolise la modernisation énergétique du royaume.
Les catalyseurs de la transformation publique et financière
Le Maroc brille aussi par la qualité de ses cadres du secteur public et para-public. Loubna Tricha, directrice générale de l’OFPPT, intègre le Top 20. Sous sa direction, l’Office a renforcé son rôle dans la formation professionnelle et la montée en compétences de la jeunesse, en lien avec la stratégie nationale d’employabilité.
Autre profil remarqué : Ali Seddiki, directeur général de l’AMDIE, figure à la 24ᵉ place. Artisan du renouveau de la politique d’investissement, il pilote l’attractivité du Maroc auprès des multinationales industrielles et technologiques. Sa présence dans le classement souligne la reconnaissance continentale du modèle marocain en matière de développement industriel et de climat des affaires.
Dans la finance, Nasser Benjelloun, directeur général d’Aradei Capital, représente la nouvelle génération d’investisseurs institutionnels marocains. Son parcours au sein de REIM Partners témoigne de la montée en puissance de la finance d’actifs au service du développement urbain.
L’innovation et l’entrepreneuriat comme marque de fabrique
La relève marocaine s’illustre également dans l’entrepreneuriat technologique et l’investissement d’impact. Hamza Mikou, CEO d’Attijariwafa Ventures, incarne la passerelle entre banque et innovation. Son rôle dans la création d’un fonds dédié aux startups africaines marque une évolution structurelle du financement de l’innovation.
Youssef Ahizoune, à la tête d’Arma Group, s’impose comme un modèle d’entrepreneur responsable. Après avoir co-fondé Derichebourg Maroc, il développe une approche industrielle intégrant économie circulaire et services urbains, contribuant à positionner le Maroc comme acteur de la transition écologique en Afrique.
Parmi les figures du conseil et de la stratégie, Aomar Elalamy, associé du cabinet Accuracy, représente la rigueur analytique et la compétence technique que les investisseurs internationaux recherchent sur le continent. De son côté, Kenza Slaoui, codirectrice générale de Mafoder Group, illustre le dynamisme industriel féminin et la montée en puissance des entreprises marocaines de transformation.
De nouvelles figures au cœur de l’État et de l’économie du savoir
La liste 2025 consacre aussi des profils issus de l’administration et de l’enseignement supérieur. Amine Belhaj Soulami, chef de cabinet du ministre de l’Industrie et du Commerce, incarne cette génération de hauts fonctionnaires qui relient la politique publique à l’action économique. Il a joué un rôle clé dans la stratégie nationale de substitution aux importations et l’essor du Made in Morocco.
À l’Université Mohammed VI Polytechnique, Meriem Idrissi Kaitouni, Directrice de Story School, où elle développe une approche de la communication stratégique comme levier d’influence et de transformation, mobilisant l’approche narrative pour faire évoluer les perspectives et accompagner les dynamiques de changement, notamment en Afrique.
Nada Serhir, représentante de la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT), contribue activement au rayonnement touristique du Maroc sur la scène africaine. Son rôle souligne l’importance du tourisme comme moteur de développement durable et de diplomatie économique, renforçant la position du Royaume comme destination d’investissement et d’innovation touristique.
Enfin, Ghali Skalli, directeur en charge du climat des affaires au ministère de l’Investissement, fait partie des nouveaux visages du Top 200. À 35 ans, il symbolise le lien entre diplomatie économique et attractivité territoriale.
Le Maroc, carrefour africain du leadership
Avec plus d’une dizaine de représentants dans le classement 2025, le Maroc se positionne parmi les nations les plus dynamiques du Choiseul Africa 100. Cette présence dense témoigne d’un écosystème en maturation : des groupes familiaux aux startups, en passant par les institutions publiques, la relève marocaine s’affirme comme un moteur de l’intégration économique africaine.
Le choix de Rabat pour accueillir le Choiseul Africa Business Forum 2025 confirme cette centralité. Le rendez-vous réunira près de 800 dirigeants africains et européens autour des enjeux d’investissement et d’innovation. Pour les jeunes leaders marocains, cette visibilité continentale s’apparente à une reconnaissance de la politique économique nationale, mais aussi à une responsabilité : celle de transformer cette influence en impact durable.
Une génération en mission
Les lauréats marocains du Choiseul 100 Africa 2025 partagent un même trait : l’ambition de conjuguer performance économique et transformation sociale. Leur présence dans les plus hautes sphères de la finance, de l’industrie, de l’énergie et de la formation illustre la convergence entre initiative privée et vision publique.
Au-delà des distinctions, cette génération fait émerger une nouvelle image du leadership marocain : agile, compétent, ancré dans l’Afrique et ouvert sur le monde. Une génération prête à écrire la suite du récit économique continental — celui d’une Afrique qui investit, innove et inspire.
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