280 000, c’est le nombre de postes d’emploi que l’économie nationale a perdus entre le premier trimestre de 2022 et la même période de 2023, dont 229 000 au milieu rural et 51 000 au milieu urbain, faisant ainsi passer le taux de chômage au niveau nationale de 12,1% à 12,9% c’est ce qu’a indiqué le HCP sans sa dernière note d’information relative à la situation du marché du travail au premier trimestre de 2023.
S’agissant de la répartition sectorielle de cette hausse de chômage, le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) semble avoir échappé à cette perte d’emplois et a même réussi à créer 28 000 nouveaux postes. Par contre, cette vague de chômage n’a pas épargné le secteur de l’industrie, qui a perdu 10 000 postes suite à la création de 28.000 dans les activités industrielles et à la perte de 38.000 dans les activités artisanales ou assimilées. Pire encore, le secteur de l’agriculture, forêt et pêche est celui qui a subi le plus de dégâts avec 247 000 postes perdus, apprend-on de la note du HCP.
Par ailleurs, la note précise que « la population active occupée en situation de sous-emploi, en termes de nombre d’heures travaillées, a atteint 513.000 personnes, avec un taux de 4,9%. Celle en situation de sous-emploi, en termes d’insuffisance du revenu ou d’inadéquation entre formation et emploi exercé, est de 562.000 personnes (5,4%) », ajoutant qu’au total « le volume du sous-emploi, dans ses deux composantes, a atteint 1.075.000 personnes. Le taux global de sous-emploi est passé de 9,2% à 10,3% au niveau national, de 8,3% à 9,1% en milieu urbain et de 10,6% à 12,1% en milieu rural ».
Des chômeurs de tous genres
La note du HCP a tiré la sonnette d’alarme quant au nombre de chômeurs. Celui-ci a augmenté de 83 000 personnes entre les premiers trimestres de 2022 et de 2023, passant ainsi de 1 466 000 à 1 549 000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 6%. Cette hausse, selon les chiffres du HCP, est le résultat d’une augmentation de 67 000 chômeurs en milieu urbain et de 16 000 en milieu rural.
En parallèle, il a également enregistré une hausse aussi bien parmi les hommes, de 10,5% à 11,5% que parmi les femmes, de 17,3% à 18,1%. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans n’ont pas, eux non plus, été épargnés et le taux de chômage parmi cette catégorie a connu une forte hausse passant de 33,4% à 35,3%. Chez leurs aînés d’entre 25 et 35 ans, la situation n’est pas plus joyeuse avec une hausse de 1,7 point.
La note du HCP précise également que « le taux de chômage des diplômés a, de son côté, enregistré une hausse de 0,9 point, passant de 18,9% à 19,8%. Cette hausse est plus prononcée parmi les détenteurs de diplômes et certificats de l’enseignement primaire et secondaire collégial (+2,2 points et un taux de 15,2%), et de diplômes de l’enseignement secondaire qualifiant (+1,1 point et un taux de 22,6%) ».
D’énormes disparités régionales
Bien que ce soit une soi-disant crise nationale d’emploi, les différentes régions du Royaume n’en souffrent pas au même degré. En fait, selon les chiffres du HCP, cinq régions abritent 73,2% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat se situe en première position avec 22,4% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra, de Marrakech-Safi, de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Fès-Meknès.
Par ailleurs, « quatre régions affichent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (43,1%). Il s’agit des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 49,2%, de Casablanca-Settat (45,8%), de Marrakech-Safi (44,3%) et des régions du Sud avec 43,8%. En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Souss-Massa avec 36%, de l’Oriental (39%) et de Béni Mellal-Khénifra (39,9%) », lit-on sur le même document.
S’agissant du chômage, presque les trois quarts des chômeurs sont concentrés dans seulement cinq régions, à savoir Casablanca-Settat qui vient en tête avec 26,1%, suivie de Fès-Meknès, de Rabat-Salé-Kénitra, de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de l’Oriental.