Un an après le lancement de Maroc Digital 2030, la stratégie nationale qui structure l’avenir technologique du Royaume, l’écosystème numérique marocain entre dans une phase d’opérationnalisation concrète. À Salé, la signature d’un partenariat entre l’ADD et le CTPES, structure relevant de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, illustre cette volonté d’ancrer la transformation digitale dans les territoires.
Cette collaboration, officialisée à l’issue du Hackathon Digital Solidaire, vise à donner un nouveau souffle aux jeunes porteurs de projets numériques issus de milieux modestes. En conjuguant les expertises de l’ADD en matière de stratégie et d’accompagnement et l’ancrage territorial du CTPES, l’accord ambitionne de transformer l’innovation digitale en véritable moteur de développement social et économique.
Une convergence stratégique au service des startups
Pour l’ADD, cette convention s’inscrit pleinement dans sa mission de déploiement de Maroc Digital 2030, dont l’un des axes prioritaires est la promotion de l’entrepreneuriat numérique inclusif. L’agence mettra à disposition des porteurs de projets des programmes d’appui, des formations certifiantes et un accompagnement technique pour l’intégration de leurs startups dans les dispositifs nationaux de soutien.
Le CTPES, pour sa part, apporte sa connaissance fine du tissu entrepreneurial local et son expérience d’accompagnement des micro-projets solidaires. Ensemble, les deux entités entendent créer un parcours intégré allant de l’idéation à la commercialisation, soutenu par des infrastructures comme l’Incubateur Digital Solidaire (IDS). Cet espace, équipé d’un Fablab, permettra aux jeunes de passer du concept au prototype, un maillon souvent négligé dans les chaînes de valeur de l’innovation au Maroc.
Des formations pour transformer les idées en entreprises viables
Le partenariat ne se limite pas à la mise à disposition d’espaces physiques : il inclut un programme de formation sur mesure couvrant les compétences critiques de la création d’entreprise numérique — gestion de projet agile, stratégie marketing digital, financement, propriété intellectuelle, et innovation sociale.
Cette approche s’inscrit dans une logique de montée en compétences et d’autonomisation. Elle répond à un besoin exprimé par nombre de jeunes entrepreneurs : transformer leur créativité en modèles économiques viables et durables. Pour le CTPES, il s’agit de prolonger sa mission sociale en offrant aux jeunes un accès équitable aux opportunités créées par la révolution numérique.
Inclusion et innovation : le double moteur du partenariat
Au-delà de la dimension économique, ce partenariat s’impose comme un outil d’inclusion sociale. Il s’adresse à une jeunesse souvent éloignée des circuits traditionnels de financement et d’accompagnement. En leur offrant les moyens de concrétiser leurs projets technologiques, l’ADD et le CTPES contribuent à réduire les fractures numériques et territoriales.
Les effets attendus dépassent la simple création d’entreprises : emploi local, valorisation des talents, autonomisation des communautés, et ancrage d’une culture de l’innovation au niveau des quartiers. Ce modèle d’économie numérique solidaire s’aligne sur la vision royale de développement humain durable, portée notamment par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité.
Salé, catalyseur d’une dynamique nationale
Le choix de Salé n’est pas anodin. Longtemps perçue comme périphérique par rapport à Rabat, la ville affirme désormais sa vocation de laboratoire du digital inclusif. Le partenariat ADD-CTPES illustre cette volonté de décentraliser l’innovation, en favorisant la naissance d’écosystèmes régionaux connectés mais autonomes.
Cette démarche rejoint les orientations du ministère chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, qui ambitionne de faire du Maroc un hub technologique africain tout en ancrant les initiatives dans les territoires. La région Rabat-Salé-Kénitra, avec son réseau universitaire et son tissu économique, représente un terrain fertile pour tester de nouveaux modèles d’incubation solidaire avant une généralisation nationale.
Une alliance reproductible et structurante
L’approche collaborative entre l’ADD et le CTPES pourrait inspirer d’autres régions. L’agence mène déjà des discussions avec plusieurs acteurs publics et privés pour étendre ce modèle d’accompagnement à d’autres pôles régionaux. L’objectif est clair : créer un maillage national d’incubateurs solidaires soutenant l’entrepreneuriat numérique, avec un fort accent sur la formation, l’accès au financement et la durabilité des projets.
Cette mutualisation des efforts contribue aussi à renforcer la résilience du tissu entrepreneurial marocain, notamment face aux mutations économiques mondiales et aux enjeux d’employabilité des jeunes. En plaçant la solidarité au cœur de la digitalisation, le Maroc propose une voie originale pour concilier compétitivité et inclusion.
Vers une génération d’entrepreneurs solidaires
Au-delà des symboles, le partenariat ADD-CTPES matérialise une nouvelle approche du développement numérique : centrée sur l’humain, connectée au territoire et orientée vers l’impact social. En accompagnant des startups issues des quartiers populaires, cette initiative fait émerger une génération d’entrepreneurs conscients des besoins locaux et capables de proposer des solutions technologiques ancrées dans la réalité marocaine.
Elle traduit aussi une conviction partagée : le numérique n’est pas seulement un levier de croissance, mais un outil de justice sociale et d’inclusion économique. En fédérant innovation et solidarité, le Maroc renforce sa position de pionnier dans la construction d’un modèle de développement où le digital devient un vecteur d’égalité des chances.







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