La rencontre annuelle du International Campus of Excellence Africa (ICEA) s’impose désormais comme un espace stratégique de réflexion sur l’avenir du continent. Cette troisième édition, placée sous le thème « Former une génération africaine capable de penser et d’agir dans un monde en transformation », a réuni des figures de la recherche, de la gouvernance et de l’innovation autour d’une ambition commune : faire du savoir un levier de développement durable et d’autonomie pour l’Afrique.
Depuis sa création, l’ICEA a fait de la connaissance et de l’innovation ses piliers fondateurs. L’enjeu dépasse la simple transmission académique : il s’agit de redéfinir le rôle de la science dans les politiques publiques et dans la vie quotidienne des citoyens africains. L’événement met ainsi en avant l’idée que la recherche et la technologie doivent être au service d’un développement inclusif, capable d’améliorer concrètement les conditions de vie et de renforcer la souveraineté intellectuelle du continent.
Des thématiques au cœur des transformations africaines
L’édition 2025 s’est articulée autour de trois sessions plénières et de plusieurs panels thématiques. Les débats ont abordé des sujets cruciaux : l’intelligence artificielle appliquée à la santé, la durabilité des systèmes agricoles, la valorisation des talents scientifiques et la structuration d’une véritable économie de la connaissance.
L’intelligence artificielle s’est imposée comme l’un des fils rouges du forum. Les experts ont souligné son potentiel pour révolutionner les diagnostics médicaux et renforcer la prévention, un enjeu vital dans des zones où les systèmes de santé demeurent fragiles. En parallèle, le débat sur la durabilité agricole a mis en avant l’urgence d’adopter des pratiques conciliant productivité et préservation des ressources. Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’intégrer la recherche scientifique et les innovations locales dans les politiques agricoles pour sécuriser l’alimentation de demain.
Le développement des talents a également occupé une place centrale. Les discussions ont montré que l’Afrique, riche de sa jeunesse, doit investir davantage dans la formation scientifique, l’ingénierie et la recherche appliquée. L’objectif est clair : créer une génération d’innovateurs capables non seulement de produire des avancées technologiques, mais aussi d’agir en conscience, avec une vision éthique et responsable du progrès.
Des voix inspirantes pour une Afrique audacieuse
Cette édition s’est distinguée par des interventions marquantes. L’ancienne astronaute de la NASA Marsha Ivins a partagé une expérience inspirante sur la curiosité, la persévérance et la conquête de l’inconnu. Son témoignage, à la fois humain et scientifique, a résonné comme un appel à la jeunesse africaine : oser franchir les limites imposées, s’approprier la science et devenir actrice de sa propre trajectoire.
Le professeur Hisham El-Sherif, expert international de la transformation numérique et de la gouvernance du savoir, a insisté sur la nécessité de passer de la réflexion à l’action. Selon lui, la construction d’une économie africaine fondée sur la connaissance requiert une meilleure mobilisation des ressources locales et une coopération régionale solide. L’enjeu, a-t-il rappelé, n’est pas seulement de produire de la connaissance, mais de la transformer en valeur économique et en innovation sociale.
Ces interventions, croisées à celles de nombreux chercheurs africains et européens, ont contribué à tracer les contours d’une vision : celle d’une Afrique qui n’imite plus les modèles venus d’ailleurs, mais qui invente les siens, à partir de ses réalités et de ses ambitions.
L’Université Mohammed VI Polytechnique, catalyseur de la transformation
En accueillant cette troisième édition, l’Université Mohammed VI Polytechnique confirme son rôle de plateforme continentale pour la recherche et l’innovation. L’UM6P se positionne aujourd’hui comme un moteur de la transformation africaine, à la fois par la qualité de ses partenariats internationaux et par sa capacité à réunir les élites intellectuelles du monde autour de projets concrets.
Khalid Baddou, président du International Campus of Excellence Africa et directeur des affaires institutionnelles de l’UM6P, a résumé la philosophie de l’événement : « Notre objectif est de redonner au savoir sa fonction première : relier les citoyens, les disciplines et les réalités. L’Afrique n’est pas seulement un sujet d’étude, mais un espace qui produit du sens, des modèles et des méthodes. »
Cette approche illustre la volonté de l’université d’enraciner la recherche dans la réalité africaine. En associant laboratoires, institutions et entreprises, l’UM6P favorise la création d’un écosystème d’innovation où la science devient un instrument de transformation sociale et économique.
Une ambition mondiale ancrée dans la réalité du continent
L’ICEA s’appuie sur un réseau d’envergure internationale : plus de 50 lauréats du Prix Nobel, 12 anciens chefs d’État, 9 astronautes, 6 chefs étoilés et plus de 1 200 industriels y participent depuis sa création. Cette diversité illustre la portée universelle de sa mission : construire des ponts entre les générations et les disciplines pour imaginer une Afrique compétitive et solidaire.
Au-delà de la réflexion, l’objectif reste de générer des retombées concrètes. Les échanges visent à nourrir des programmes de recherche appliquée, à soutenir la création d’entreprises technologiques et à renforcer la coopération interuniversitaire. L’enjeu, pour les organisateurs, est d’éviter que ces débats ne restent théoriques : ils doivent se traduire par des projets tangibles ayant un impact direct sur les communautés.
En trois éditions, le International Campus of Excellence Africa a imposé une nouvelle manière de penser le développement africain : par la science, la connaissance et la coopération. En misant sur l’intelligence collective, il contribue à façonner une Afrique confiante, capable d’innover à partir de ses propres forces et d’occuper sa place dans le concert scientifique mondial. L’édition 2025 en aura apporté la preuve : l’avenir du continent s’écrira par le savoir, et avec lui.







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