Moins de 10 % des jeunes entreprises marocaines survivent au-delà de leur troisième année, selon le HCP. C’est dans ce contexte que 1000 Fikra, programme d’incubation initié par Afriquia, se positionne comme un contre-exemple structurant.
1000 Fikra : un modèle qui mise sur la structuration plutôt que la sélection
Depuis 2019, 1000 Fikra fait le pari de l’inclusion. Le programme, ouvert à tous sans condition de diplôme, de capital ou d’expérience, repose sur une conviction forte : l’entrepreneuriat est une compétence qui s’apprend, pas un talent inné. Accessible dans les 12 régions du Royaume, il s’inscrit dans une logique de démocratisation active, en réponse à un marché de l’emploi en tension et à la précarisation des jeunes diplômés.
Contrairement aux approches élitistes de nombreux incubateurs, le programme mise sur une méthodologie pédagogique innovante co-développée avec la Rebel Business School. Elle incite les porteurs d’idées à confronter leur projet au terrain dès les premières étapes : “testez d’abord, formalisez ensuite”. Ce renversement de logique permet d’éviter les écueils du business plan théorique et favorise la maturation rapide des idées.
Des résultats tangibles, un impact national
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 800 projets accompagnés, 650 entreprises créées, une couverture nationale et une communauté active de lauréats qui grossit à chaque édition. Une réussite qui s’inscrit dans une tendance mondiale : selon l’OCDE, les programmes d’incubation à fort ancrage local affichent des taux de pérennité supérieurs de 25 % à la moyenne.
En valorisant les témoignages d’anciens lauréats et en s’appuyant sur la plateforme d’entraide Alf Fikra Connect, l’incubateur mise également sur le mentorat communautaire, reconnu comme un levier-clé de la résilience entrepreneuriale.
Une édition 2025 sous le signe de l’amplification
La 3e édition, lancée lors d’un showcase rassemblant partenaires, experts et porteurs de projets, entend aller encore plus loin. Objectifs : élargir la base des bénéficiaires, renforcer les outils de formation, et répondre plus finement aux défis structurels de l’entrepreneuriat marocain — notamment l’accès au financement, à la commande publique et à l’écosystème numérique.
Des panels thématiques, animés notamment par Abderrazak Yousfi, Tarik Fadli et Mohamed Lahkim, ont permis d’identifier les freins récurrents à la scalabilité des startups marocaines. Quant à Simon Paine, représentant de la Rebel Business School, il a insisté sur l’importance d’un changement culturel : “il ne suffit pas de former des entrepreneurs, il faut créer un environnement qui les tolère, puis qui les soutient”.
Pour les DRH, une opportunité à saisir
Pour les directions RH des entreprises marocaines, 1000 Fikra n’est pas qu’un projet sociétal. C’est aussi un vivier de talents autonomes, agiles et formés à l’expérimentation rapide, des profils de plus en plus recherchés dans les grands groupes. Certaines entreprises commencent d’ailleurs à intégrer des lauréats du programme comme intra-entrepreneurs ou dans des missions d’innovation ouverte.
À l’heure où la fonction RH se redéfinit autour de la performance sociale et de l’impact territorial, l’interaction avec des programmes comme 1000 Fikra offre un double gain : renforcer la marque employeur tout en participant activement à la construction de l’économie marocaine de demain.