Le Maroc confirme sa volonté de réduire la fracture numérique dans l’éducation en milieu rural grâce à la signature d’une nouvelle convention de partenariat entre le Ministère de l’Éducation Nationale et la Fondation Al Mada.
Le 4 juin 2025, à Fqih Bensalah, une étape déterminante a été franchie dans le processus de transformation digitale de l’école marocaine. Le Ministre de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohammed Saad Berrada, et Hassan Ouriagli, Président de la Fondation Al Mada, ont officialisé le lancement du deuxième lot du projet « Classes Connectées Dir iddik ». Cette initiative ambitieuse entend faire du numérique un levier central de l’équité et de la qualité éducative, en ciblant prioritairement les zones rurales.
Un engagement collectif pour une éducation moderne
Ce partenariat stratégique illustre une convergence d’intérêts publics et privés au service de l’éducation. Il s’inscrit dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), soutenue par des acteurs majeurs tels que inwi, Managem et Nareva. En présence du Wali de la région Béni Mellal-Khénifra et des présidents de ces groupes, la signature de cette convention consacre une dynamique collective, engagée depuis 2024, pour équiper les écoles rurales en outils numériques et contenus pédagogiques innovants.
Une ambition étendue à l’échelle nationale
Alors que le premier lot du projet avait permis d’équiper 30 classes et de toucher plus de 12 200 élèves dans six régions, ce second déploiement entend passer à l’échelle. L’objectif affiché : atteindre plus de 30 000 élèves d’ici 2026, en équipant plus de 100 écoles primaires rurales réparties sur l’ensemble des 12 régions du Royaume.
Cette montée en puissance repose non seulement sur l’infrastructure (équipements et connectivité) mais aussi sur l’accompagnement pédagogique. Car le numérique, pour être vecteur de transformation, nécessite un écosystème adapté, incluant des compétences nouvelles chez les enseignants et les élèves.
Former pour transformer : l’exemple du programme « Coding pour tous »
L’un des piliers de cette deuxième phase repose sur le renforcement des compétences numériques. Le programme « Caravane Coding pour tous », développé par le Ministère, illustre parfaitement cette orientation. Il prévoit des formations en codage, robotique et intelligence artificielle à destination des enseignants, afin de généraliser des ateliers d’initiation pour les élèves du primaire.
Ce virage pédagogique vise à préparer les futures générations aux défis de l’économie numérique, dès les premières années de leur scolarité. L’éducation n’est plus seulement une question de contenus, mais aussi de capacités à naviguer, analyser, créer et interagir dans un environnement digitalisé.
Une approche globale de l’éducation au XXIe siècle
Outre les compétences technologiques, l’initiative prévoit également des modules de formation à la culture économique. En partenariat avec l’association Injaz Al Maghrib, des ateliers porteront sur la gestion budgétaire, la compréhension du fonctionnement d’une entreprise ou encore l’économie locale. Ce volet s’inscrit dans une volonté de doter les élèves de clés de lecture du monde contemporain et de favoriser une éducation citoyenne et inclusive.
Un projet à fort potentiel d’impact
Le projet « Classes Connectées Dir iddik » illustre une approche innovante du développement social, fondée sur la collaboration multisectorielle et l’alignement sur les priorités stratégiques du pays, notamment la réduction des inégalités territoriales et la modernisation de l’école publique.
Dans un Maroc en pleine transition numérique, l’éducation connectée devient un enjeu de souveraineté et de cohésion sociale. Ce type d’initiative offre un modèle inspirant de synergie entre pouvoirs publics, fondations d’entreprise et ONG. Il rappelle que l’accès au savoir numérique est aujourd’hui un droit fondamental à garantir à tous les enfants, quels que soient leur origine géographique ou leur milieu socio-économique.