L’importance accordée au bien-être mental dans les environnements de travail est en hausse, soulignant l’impact significatif de la terminologie utilisée pour aborder ce sujet délicat. Le rapport 2024 de AXA, « Mind Your Health in the Workplace », propose une réflexion profonde sur l’utilisation du terme « santé de l’esprit » plutôt que « santé mentale », suggérant un changement de paradigme vers une approche plus positive et moins stigmatisante.
L’impact de la terminologie sur la perception
Le choix des mots est loin d’être anodin, surtout lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles que la santé mentale. La stigmatisation associée aux troubles mentaux reste un obstacle majeur à la recherche d’aide et au partage des expériences personnelles. En préférant « santé de l’esprit » à « santé mentale », le rapport de AXA met en lumière une tentative délibérée de réorienter le discours vers une perspective plus holistique et moins chargée négativement.
La santé de l’esprit englobe une approche bien-être, insistant sur le potentiel de croissance et de résilience de chaque individu. Contrairement à « santé mentale », qui peut évoquer des images de maladie ou de dysfonctionnement, « santé de l’esprit » souligne l’aspect dynamique et évolutif de notre bien-être psychologique.
Ce changement de vocabulaire vise à encourager une culture de travail où parler de ses luttes intérieures n’est pas synonyme de faiblesse, mais plutôt considéré comme une démarche de préservation et d’amélioration de sa santé globale.
Les jeunes professionnels et la santé de l’esprit
Le rapport de AXA révèle que les jeunes professionnels sont particulièrement vulnérables aux problèmes de santé de l’esprit, avec une proportion alarmante rapportant des niveaux élevés d’anxiété, de stress et de dépression.
Cette tendance souligne l’urgence pour les RH de mettre en œuvre des stratégies proactives pour soutenir la santé de l’esprit au travail en créant des espaces où les jeunes employés se sentent compris, soutenus et libres de discuter de leurs défis sans crainte de jugement ou de répercussions professionnelles.
En adoptant une terminologie plus positive, les entreprises peuvent non seulement réduire la stigmatisation, mais aussi promouvoir activement des initiatives de bien-être qui adressent à la fois la prévention et le soutien. Le langage façonne notre perception du monde. Le terme « santé mentale », bien qu’universellement reconnu, porte souvent avec lui un fardeau de stigmatisation historique et culturelle. Cette stigmatisation peut dissuader les individus d’exprimer leurs difficultés ou de chercher de l’aide.
Défis et solutions pour les ressources humaines
Pour les professionnels des RH, adopter le terme « santé de l’esprit » est seulement le début. La véritable transformation nécessite des actions concrètes pour déstigmatiser la santé mentale au travail et mettre en oeuvre ce changement de paradigme, notamment :
- Formation et sensibilisation : Organiser des ateliers et des séminaires pour éduquer les employés et les managers sur l’importance de la santé de l’esprit et les moyens de soutenir leurs collègues.
- Politiques inclusives : Réviser les politiques internes pour garantir qu’elles soutiennent la santé de l’esprit, y compris l’accès à des services de soutien professionnel et des aménagements flexibles pour ceux qui en ont besoin.
- Promouvoir une culture du dialogue : Encourager les discussions ouvertes sur la santé de l’esprit, en démontrant que l’entreprise prend ce sujet au sérieux et est prête à soutenir ses employés.
- Soutien individuel : Offrir des ressources personnalisées, telles que des séances de coaching ou de counselling, pour aider les employés à gérer leur santé de l’esprit de manière proactive.
Le passage de « santé mentale » à « santé de l’esprit » ne résoudra pas tous les défis liés au bien-être psychologique au travail, mais il représente une étape importante vers la création d’un environnement plus accueillant et empathique.En dé-stigmatisant la santé de l’esprit, les entreprises peuvent non seulement améliorer le bien-être de leurs employés, mais aussi renforcer leur productivité et leur engagement. L’adoption de ce nouveau langage par les professionnels RH est un témoignage puissant de l’évolution des valeurs professionnelles vers plus d’inclusivité et de bienveillance.