Bien qu’ils soient, à côté du télétravail, une option efficace pour servir d’alternatives aux bureaux traditionnels, les espaces de travail semblent, et depuis la crise relative à la pandémie, mal exploités. Au Maroc, contrairement à d’autres zones géographiques de la planète, ces espaces ne trouvent pas de terre fertile pour pousser et se multiplier, et ce avec à peine une quarantaine d’établissements principalement implantés à Casablanca et à Rabat. Cela dit, la communauté en besoin de ce genre d’espaces n’est quand même pas petite avec un tas d’entrepreneurs, de porteurs de projets, de free-lancers qui sont tous assoiffés d’espaces professionnels où exercer dans une ambiance conviviale où la collaboration, l’entraide et l’échange de compétences règnent.
De nos jours, et à travers le monde, ces espaces de travail se trouvent en grande difficulté, preuve en est la fermeture récurrente de plusieurs de ces établissements. Toutefois, les différentes études qui ont été menées dans ce contexte prévoient une inversion de la situation. Concrètement, la crise du Covid a bien montré que certains modes sont aujourd’hui obsolètes, a accéléré le déclin de beaucoup de méthodes traditionnelles et a révélé le modèle du bureau flexible et connecté.
Par ailleurs, des efforts restent à fournir afin de parvenir à attirer les jeunes talents. Il faut s’adapter à leurs style et habitudes de vie. Le retour sur investissement est garanti car, selon l’étude Human Experience, les salariés ayant accès à des espaces de coworking, accélérateurs, télécentres et espaces de créativité font état de niveaux d’engagement deux fois plus élevés que la moyenne. Certainement, on ne peut pas de conclure que l’environnement de travail explique à lui seul ce résultat mais, les entreprises dans lesquelles travaillent ces collaborateurs ont généralement une démarche proactive et innovante en termes d’organisation, de culture interne, de process et de management. Les espaces sont une brique essentielle de cette expérience de travail repensée de façon globale.
S’agissant des attentes, qui reposent à leur tour sur les différentes cultures, plusieurs types de besoins sont à souligner quant à l’espace de travail. Si le besoin suprême dans certains pays est la recherche de concentration, il est, ailleurs dans le monde, relatif avant tout à trouver un espace propice à l’inspiration et la régénération. Sur cette base, les modes d’aménagement sont donc à ajuster d’une culture à l’autre.
Quelles formules pour le Maroc ?
Au Maroc, la communauté des coworkers est principalement constituée de start-uppers et de porteurs de projets ayant tous comme contrainte majeure un manque de visibilité par rapport à la capacité financière d’assurer le loyer des mois à venir. Les espaces, et pour dissiper cette contrainte, proposent la formule open-space, qui est destinée surtout aux start-uppers, aux développeurs de projets qui ne sont toujours pas en phase de création de société, mais qui sont là pour se faire un réseau, pour travailler dans un endroit autre qu’un café. Pour ce faire, plusieurs packs sont proposés, notamment d’une demi-journée entière, d’une semaine, le carnet de dix sessions ou encore s’engager sur un mois renouvelable. Généralement, ces engagements, en moyenne, ne dépassent pas les 6 mois et les tarifs varient de 100 DH la demi-journée (4 heures) jusqu’à 2 500 DH le mois. Selon la prestation choisie, les coworkers bénéficient de plusieurs services, notamment l’accès à une connexion internet haut débit, à un scanner et une imprimante, à des phone-boots, à un box de rangement, la conception du logo, l’usage de la salle de réunion, etc.
Quant à la deuxième formule, elle consiste en les bureaux privés et est dédiée surtout aux entrepreneurs en activité pendant un certain temps. Cette formule est la plus mise en avant par les espaces, car plus rentable et avec un engagement plus long. Le minimum est de six mois mais la durée excède rarement une période de deux ans. Faisant preuve de plus de flexibilité car elle n’impose pas un engagement de trois ans contrairement aux contrats de bail classiques, cette formule coûte entre 3 000 et 10 000 DH par mois, et ce en fonction du type de bureau choisi et du nombre de personnes à occuper l’espace.