De nos jours, et compte tenu de l’évolution accélérée du monde de l’entreprise et plus généralement du marché du travail, avec de nouveaux challenges à relever et de nouvelles exigences à satisfaire, les dirigeants se retrouvent obligés de repenser leurs manières de former les collaborateurs et d’innover des modalités qui soient aussi bien efficaces que divertissantes. Le maintien des compétences des collaborateurs et leur formation font désormais partie des préoccupations majeures des chefs d’entreprises.
En effet, et depuis quelques années, les entreprises, surtout les plus grandes, sont nombreuses à déployer et expérimenter des formations immersives, et ce à différentes échelles. L’immersive learning a ouvertement fait ses preuves, notamment dans les secteurs où la maîtrise de la complexité et la prévention des dangers sont au cœur des besoins de formation, et ce en permettant une immersion totale quel que soit l’environnement de travail et quelle que soit la situation. De ce fait, la réalité virtuelle est considérée comme une aubaine pour se former à des situations complexes, stressantes, difficilement reproductibles, voire dangereuses. Cela dit, les défis relatifs à l’usage de cette technologie sont nombreux et, afin de les relever, il faudrait repenser la conception, production et organisation des formations.
Réalité virtuelle en formation : d’innombrables atouts
Connue principalement pour son aspect divertissant et ludique, la réalité virtuelle offre également plusieurs bénéfices dans le domaine de la formation, notamment grâce à ses possibilités pédagogiques innovantes. Dans le cadre d’une formation traditionnelle, dite réelle ou en présentiel, le processus peut être long, monotone, passif, ou encore coûteux. Tenant compte du fait que certaines situations ou scénarios ne peuvent pas être reproduits dans la réalité, la VR permet de s’entraîner en toute sécurité sur un nombre de situations illimitées, de se projeter dans des cas impossibles à simuler en réalité, de déclencher des accidents et situations problèmes et d’en évaluer les conséquences et les manières de s’en sortir. Au lieu de faire l’objet de risques sur la santé, voire même sur la vie des collaborateurs, ces situations délicates, puisque principalement fictives, deviennent des sources d’apprentissage.
Cela dit, en vue de tirer pleinement profit de ce mode de formation, les apprenants sont censés faire preuve d’un engagement actif, capable de favoriser une mémorisation renforcée. Les apprenants ont tout le droit de commettre toutes sortes d’erreurs sans qu’il y ait de conséquences par la suite, notamment lorsqu’ils évoluent dans des environnements à risque ou sources de stress.
Défis à relever pour favoriser l’apprentissage
Mettre en place un état mental qui favorise l’apprentissage est l’un des défis majeurs sur la réussite et l’efficacité de toute expérience immersive. Pour ce faire, il faut d’abord assurer un maximum de confort, une ergonomie intuitive et une adaptabilité avec toutes les catégories de collaborateurs, des graphismes de haute qualité et une sonorisation réaliste. À cela s’ajoutent la mémorisation des gestes métiers grâce aux sollicitations kinesthésiques et les améliorations de la capacité d’anticipation et de prise de décision grâce à l’immersion dans un environnement où l’apprenant est libre de ses choix et de ses actions, sans qu’il n’y ait de crainte pour sa sécurité.
De manière générale, le plus grand défi est de rendre l’expérience la plus réaliste possible. Pour aller encore plus loin, certaines entreprises optent pour l’expérience collaborative multi-devices, avec des casques VR, ordinateur, tablette ou smartphone, ce qui favorise considérablement les interactions entre apprenants et formateurs et, par conséquent, ouvre un vaste champ pour l’engagement des apprenants et des formateurs. Autrement dit, il ne faut pas se contenter de produire une formation immersive, mais plutôt d’essayer d’y recourir pour bien communiquer.
Un autre défi, pas des moindres, se manifeste quand il s’agit de dispenser une formation immersive. Il s’agit bel et bien de l’obsolescence du matériel. En fait, l’émergence des casques autonomes est une arme à double tranchant. Si d’un côté, l’offre en matériel est abondante sur le marché et nul ne se retrouvera en pénurie d’appareils, le rythme accéléré des innovations que connaissent ces appareils les rendent vulnérables à l’obsolescence.
En parallèle, et d’un point de vue pédagogique cette fois-ci, l’instauration d’une formation immersive impose de repenser la posture du formateur. La VR ne doit aucunement être considérée comme un outil remplaçant le formateur, mais plutôt comme un outil à son service. Dans le même sens, il faudrait impliquer les formateurs dès la conception du dispositif et les former à l’utilisation de ces nouveaux outils.