Outre le fait que les fêtes religieuses et nationales sont comptabilisées différemment selon le code du travail, ainsi que la différence, dans ce contexte, entre le secteur public et le secteur privé, il y a aussi la question des conventions collectives, par lesquelles différentes organisations dans le privé peuvent appliquer des systèmes assez différents.
Aid Al Mawlid reste cependant en quelque sorte une spécialité. Les principales fêtes religieuses (Aid Al Fitr et Aid Al Adha) généralement donnent lieu à deux jours, pour le secteur privé comme pour le secteur public. Aid Al Mawlid d’autre part est accordé deux jours dans le secteur public, et un seul jour pour les entreprises du secteur privé. Même si un grand nombre d’entreprises privées accordent deux jours à leurs employés, elles ne sont pas obligées de le faire ; cela dépend principalement de la convention collective au sein de l’organisation. Dans la pratique, la plupart des multinationales, des grandes entreprises, des institutions semi-publiques et des banques accordent le deuxième jour d’Aid Al Mawlid à leurs employés comme jour férié.
Aid Al Mawlid est la seule fête religieuse pour laquelle le nombre de jours de congé n’est pas exactement défini. Cette question ne concerne pas seulement le nombre de jours, mais plutôt les différences et les liens entre le secteur public et le secteur privé au Maroc. Le décret 2.00.166 réglemente les jours fériés pour les établissements publics, tandis que le décret 2.04.426 concerne les organismes privés. Le fait qu’un règlement différent règle la même question entre les institutions privées et publiques, donne plus de flexibilité aux entreprises privées, ainsi que la possibilité d’aligner cette réglementation avec le secteur public par le biais de conventions collectives.
Selon l’article 217 du code du travail marocain, il est interdit aux employeurs d’occuper les employés pendant les jours fériés, ce qui est puni par la loi. Cependant, selon l’article 227, la période de congé peut être récupérée, pendant les 30 jours suivant le jour férié, soit par des heures supplémentaires (tant que le nombre total d’heures de travail journalier n’excède pas 10 heures, et ne coïncide pas avec un autre jour férié national, ou les jours de repos hebdomadaires des salariés). L’employeur doit quand même faire connaître à l’agent chargé de l’inspection du travail, par écrit, les dates auxquelles aura lieu la récupération.