On n’aura pas tort si on pense que la révolution technologique qui a touché au secteur de l’éducation partout dans le monde est due, en grande partie, à la crise sanitaire relative au Covid. Mais, on n’aura pas raison non plus. En fait, la propagation du virus n’a qu’accéléré le rythme de l’expansion de ces nouvelles modalités de formation dites digitales, qui, depuis des années, si on n’ose pas dire des décennies, se sont infiltrées dans les systèmes éducatifs de plusieurs pays. Cela dit, la crise pandémique a entraîné la fermeture de plusieurs, voire presque tous, établissements d’enseignement, et ce dans 186 pays, empêchant plus de 1,2 milliard d’enfants de regagner les bancs des écoles. De ce fait, les espaces LMS (Learning Management System ou système de gestion de l’apprentissage) ont connu une croissance sans précédent et devraient continuer à évoluer dans les années à venir.
D’après les statistiques de Global Market Insight, les investissements mondiaux dans les technologies de l’éducation ont atteint 18,66 milliards de dollars en 2019. De plus, le marché mondial du e-learning devrait dépasser 375 milliards de dollars d’ici 2026, estime la même source. Mais, les imparités sociales et économiques ont toujours leur mot à dire et les différents pays du monde n’ont pas les mêmes chances d’accéder aux outils technologiques indispensables à la mise en place d’un format digital pour l’enseignement. En fait, si des pays ont pu réaliser des efforts considérables en la matière, il faut quand même constater que pour d’autres, la tâche relève de l’impossible. Statistiquement parlant, et selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, si 95% des élèves en Suisse, en Norvège et en Autriche ont un ordinateur à utiliser pour leurs travaux scolaires, seuls 34% en Indonésie en ont. Toujours dans l’ordre des chiffres, les estimations mondiales suggèrent que 826 millions d’étudiants n’ont pas accès à un ordinateur dans leur ménage, 706 millions n’ont pas accès à Internet, tandis que 56 millions de plus n’ont pas accès au réseau mobile 3G ou 4G, indique l’OCDE.
Maroc, leader africain en e-learning
Le Maroc est quand même leader en la matière sur à l’échelle continentale et le e-learning s’affirme de plus en plus, que ce soit dans le secteur public ou privé, et a connu son plein essor, comme dans toute la planète, dans un contexte marqué par la propagation de la pandémie. À ce propos, il convient de souligner que le Royaume cependant du plus grand supercalculateur en Afrique. Le High Performance Computing (HPC) qui consiste à combiner la puissance de plusieurs milliers de processeurs pour effectuer des calculs complexes et des traitements de données massives en temps réel, place le Maroc dans le top 100 mondial en matière de capacité calcul.
Pour les établissements d’enseignement supérieur au Maroc, le e-learning présente de grandes opportunités en termes d’efficacité, de coûts et d’adaptation de la formation aux exigences des différentes catégories d’apprenants. En outre, ce nouveau format avance à pas de géant également au sein des entreprises pour qui la formation des collaborateurs et leur mise à niveau relève avec ces nouvelles modalités de l’accessible et surtout du moins coûteux.
L’EdTech, le nouveau défi de l’éducation
L’Educational Technology, ou tout simplement l’Edtech couvre toutes les technologies d’éducation et de formation: MOOC, SPOC, FOAD, autres ressources numériques et applications telles que Zoom et Webinaire. La situation sanitaire a engendré une augmentation des cours en ligne, ce qui a changé notre perception de l’enseignement à distance. Aujourd’hui, on peut constater un changement de paradigme qui attribue des vertus inattendues au numérique pour former étudiants et professionnels. Ces outils numériques ne sont point en voie de disparition et vont, sans aucun doute, perdurer car ils peuvent s’adapter aux contraintes individuelles et sont accessibles à tout moment et en tout lieu via une simple connexion Internet.