À l’occasion de l’Arabian Travel Market (ATM), la compagnie aérienne Emirates et l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) ont signé un protocole d’accord stratégique. Bien au-delà d’un simple partenariat commercial, cet accord s’inscrit dans une dynamique nationale ambitieuse : faire du Maroc l’une des 20 premières destinations touristiques mondiales d’ici 2030. Ce rapprochement entre un acteur aérien global et une institution marocaine clé illustre un levier de compétitivité essentiel : la diplomatie économique au service du tourisme, de l’emploi et de la marque “Maroc”.
Un partenariat qui s’aligne avec la feuille de route nationale du tourisme
Le Maroc a fait du tourisme un pilier stratégique de son développement socio-économique. Avec un objectif de 17,5 millions de touristes à l’horizon 2026 et la création annoncée de 200 000 emplois, l’accord entre Emirates et l’ONMT intervient à un moment charnière. L’année 2024 a déjà enregistré un record historique de fréquentation, avec 17,4 millions de visiteurs (+20 % par rapport à 2023). Ce partenariat entend capitaliser sur cette dynamique en ciblant les marchés à fort potentiel : le Moyen-Orient, l’Asie et l’Océanie.
Adil Al Ghaith, Premier Vice-Président des Opérations Commerciales pour la région Centre chez Emirates, souligne : « Nous restons déterminés à travailler avec des partenaires stratégiques comme l’ONMT pour faciliter l’accès au Maroc et en faire découvrir les richesses naturelles, culturelles et historiques. » Une déclaration qui traduit une vision partagée d’un tourisme comme moteur d’attractivité internationale.
Le tourisme comme créateur de valeur RH
Derrière les chiffres de fréquentation, c’est un chantier RH majeur qui se dessine. L’objectif de 200 000 nouveaux emplois dans le tourisme nécessite une montée en compétences significative sur l’ensemble de la chaîne de valeur : hôtellerie, restauration, accueil, gestion, communication, etc. Pour les DRH du secteur, cela implique de renforcer les dispositifs de formation initiale et continue, d’adapter les politiques de recrutement à des profils multiculturels et multilingues, et de fidéliser des talents dans un secteur souvent marqué par un fort turnover.
L’accord avec Emirates peut ainsi être lu comme un catalyseur de cette transformation RH. Grâce aux synergies créées avec des marchés comme les Émirats arabes unis, la Chine, la Malaisie ou encore l’Australie, les entreprises marocaines du tourisme devront relever un double défi : répondre à une clientèle internationale de plus en plus exigeante, tout en assurant un haut niveau de service, en phase avec les standards mondiaux.
Un levier de compétitivité territoriale et de marque employeur
La connectivité aérienne constitue un facteur différenciateur clé dans l’attractivité d’une destination touristique. Emirates, avec son réseau couvrant plus de 150 destinations, offre au Maroc un accès élargi à des marchés stratégiques souvent complexes à pénétrer pour une destination africaine. L’ouverture sur de nouveaux bassins touristiques comme le Japon, la Corée du Sud ou l’Australie permet non seulement d’augmenter les flux entrants, mais aussi de repositionner le Maroc comme une destination haut de gamme.
Ce repositionnement a des répercussions directes sur la marque employeur des entreprises du secteur. Il appelle à une revalorisation des métiers liés au tourisme, à une meilleure reconnaissance des parcours professionnels, et à l’intégration de pratiques RH innovantes (hospitality management, expérience collaborateur, digitalisation RH). Le développement du concept Emirates World Casablanca, plus grand espace de conseil et de vente de la compagnie à l’échelle mondiale, s’inscrit dans cette logique d’excellence de service — un modèle à suivre pour les entreprises marocaines du secteur.
Le partenariat entre Emirates et l’ONMT dépasse le cadre d’un simple accord promotionnel. Il symbolise une volonté commune de bâtir une infrastructure touristique robuste, tournée vers l’excellence, l’emploi et l’ouverture. Pour les DRH, ce type d’initiative souligne l’impératif de se positionner en partenaires stratégiques de la transformation économique du pays. Investir dans les compétences, structurer les parcours et valoriser les métiers liés au tourisme n’est plus une option : c’est une nécessité nationale.