Certes le contrat de travail, quelle que soit sa nature, est un document obligeant d’un côté un collaborateur d’accomplir une prestation, et de l’autre côté un employeur à verser une somme d’argent en contrepartie de cette tâche réalisée. Toutefois, que ce soit pour cette partie ou l’autre, une collaboration professionnelle peut offrir énormément d’autres avantages, notamment d’ordre sociétal ou encore humain. Abstraction faite de la mission professionnelle et de la rémunération, la gratitude, la sympathie, l’entraide, la générosité, entre autres, sont des valeurs qui, malheureusement, se font de plus en plus rares dans nos entreprises d’aujourd’hui. Raison pour laquelle, et à cause de la crise sanitaire qui a imposé le télétravail, beaucoup de collaborateurs ont trouvé dans ce nouveau mode une échappatoire à un climat social devenu détestable.
Se donner à fond pour gagner plus !
Comme précité, quelconque contrat de travail est une transaction monétaire par nature. L’employeur achète un résultat potentiel qu’il rémunère et qui ne peut exister sans la personne qui le fabrique. Mais, chez certains collaborateurs, on se demande si l’on a envie de se donner même au-delà de ce qui est prévu au contrat, ce qui peut engendrer, de la part de l’employeur, une envie d’aller également, en matière de rémunération, au-delà de ce que dit le contrat de travail. Un échange gagnant-gagnant, non ?
Tout au long de l’Histoire du travail structuré, plusieurs pistes ont été parcourues pour concilier l’objectif du travail, la tâche à accomplir, et la prise en compte des difficultés individuelles lors de l’activité. De ce fait, sont apparues de nouvelles instances pour le mieux-être de tous, que ce soit des médecins du travail, infirmières sur place et d’autres pour le développement de la fonction prévention, hygiène, santé et sécurité. Cependant, la question qui se pose est : toutes ces actions, n’ont-elles pas la même finalité, maintenir la santé au travail pour stabiliser et faire croître la production ?
Le CDI : révolution du contrat de travail
À l’aube du 20e siècle, mis à part ceux qui occupaient une fonction essentiellement publique, le travail était payé à l’unité produite. Dans les secteurs de l’industrie ou de l’agriculture, il s’agissait d’un pourcentage pour les vendeurs en magasin ou d’un salaire journalier. Malgré cela, ce mode de rémunération était une source de fierté pour l’individu qui rapportait quotidiennement au foyer un certain, souvent minuscule. Par contre, ce que ne donnait pas l’employeur, notamment la reconnaissance, l’empathie et l’affection, était présent au foyer.
Quelques années plus tard, et pour minimiser les retombées des deux guerres mondiales, on a procédé pour la première fois à la création des mutuelles. Ensuite, le monde a connu l’avènement de la sécurité sociale, qui est venu au secours des salariés malades, trop vieux pour continuer à travailler, ou ayant subi un handicap. C’était à ce moment-là qu’il a été reconnu à l’individu que son salaire ne rémunérait pas tout son investissement au travail. Grâce à la contribution patronale et ouvrière, son surplus d’engagement a été rétribué par une protection sociale élargie aux membres de sa famille.
Qu’on l’admette ou non, ce fut un geste institutionnel très fort. La sécurité sociale a ainsi été étendue à tous les foyers de ceux qui recevaient un salaire. L’obligation patronale de cotiser pour ses employés a compensé indirectement le sentiment de manque à gagner salarial. Désormais, travailler pour recevoir un salaire avait un retour sous la forme d’un acte qui redonnait à la personne la part de son investissement au travail non réglée par sa stricte rémunération.
Pour une empreinte sociétale, il faudrait de la reconnaissance
La crise sanitaire, notamment la période de confinement, nous a certainement appris plusieurs leçons. Lors de cette période, plusieurs professionnels de métiers ‘’subalternes’’ ont été sollicités par toutes les personnes auxquelles ils apportaient une survie sociale, médicale, commerciale, etc. De cette manière, le statut social valait peu et ceux qui, autrefois avaient besoin de traitement ‘’humain’’ sont devenus ceux à qui on le demande. Ils avaient tous, ou presque, répondu présents !
In fine, rien de plus facile pour un employeur d’être reconnaissant, quand il le faut bien évidemment, envers un collaborateur ayant pris la peine d’aller au-delà de ce qu’on lui demandé de faire. Certes le geste peut s’avérer minuscule, réalisable, et pour certains cela est même sans valeur. Mais, un rapport humain, avec tout ce que cet adjectif porte de sens, est une terre fertile au sein de quelconque entreprise, pour semer de l’engagement et du sacrifice.