Sortant d’une crise sanitaire qui n’a épargné aucun secteur, les différentes entreprises de la place ont dû saisir la nouvelle dynamique, sous peine de se voir dépassées rapidement par la concurrence. De nouvelles opportunités se sont ainsi créées accompagnées d’une digitalisation omniprésente, une politique d’innovation constante et des projets de transformation à grande échelle. Des challenges à relever quotidiennement pour les dirigeants marocains des entreprises nationales ou opérant dans des multinationales. C’est d’ailleurs là que naissent les leaders marocains. Ils représentent les décisionnaires du pays, tous domaines d’activité et de secteurs confondus.
Fiche d’identité du leader marocain :
A 45,3 ans en moyenne, le leader marocain appartient soit à la génération X (1965-1979) à 76% ou Y (1980-2000) à 10%. Il est issu d’une grande école de commerce ou d’ingénieurs et il a étudié au Maroc et/ou en Europe, avec 58% qui ont entamé leur cursus dans notre pays, avant de le poursuivre en Europe, contre 36% qui se sont directement dirigés vers l’autre côté de la Méditerranée.
Le leader marocain opère à 51% dans les secteurs de l’industrie et de la finance. On le retrouve aussi dans le conseil (10%) ou encore dans les biens de consommation ou les technologies, médias et telecom. Les sociétés sont tout aussi bien nationales (60%), que multinationales (40%).
Il occupe un poste de DG, DGA ou SG à 40%. On le retrouve donc aussi Directeur Commercial (15%) ou DRH (11%).
Le CV du leader marocain :
Avec une moyenne de 20 ans d’expérience, le leader marocain compte 4,5 employeurs sur son CV. On lui compte d’ailleurs une ancienneté moyenne de 4,5 ans chez chacun de ses employeurs passés. On remarque tout de même que plus le leader est sénior, plus la stabilité chez l’employeur devient importante.
Son premier poste de direction est en moyenne à 32 ans. Il a roulé sa bosse en fonction régionale à 45%, principalement entre le Maghreb, l’Afrique ou la zone MENA. Rarement, il s’expatrie (20%) et pendant une durée moyenne de 6 ans, principalement en Europe, Afrique ou Moyen-Orient.
Le leader marocain est relativement fidèle à son secteur d’activité (55%), tout en se permettant des évolutions fonctionnelles (62%).
Parallèlement à ses fonctions, le leader marocain occupe aussi un poste d’Administrateur (30%). S’il est PDG, c’est à 72% qu’il possède un mandat.
La rémunération du leader marocain :
Le leader marocain présente une rémunération, à 65%, inférieure à 1,4 MDHS bruts. Seulement 16% prétendent à une rémunération brute de plus de 1.8 MDHS annuelle. C’est d’ailleurs le secteur de l’énergie qui offre les meilleures rémunérations. Le secteur public, quant à lui, présente 96% de salaire inférieur à 1.4 MDHS brut annuel.
Souvent PDG ou DGA, les Directeurs Transformation tirent aussi leur épingle du jeu parmi les rémunérations les plus élevées. En effet, 57% d’entre eux dépassent le 1.4 MDHS brut annuel. Les moins gâtés, quant à eux, sont les Directeurs Achats, SI, Marketing Communications, ils ont les rémunérations les plus basses. Les Directeurs SI souffrent d’une surabondance, principalement dans le secteur de la Finance, connu pour ne pas être très généreux.
Pour les bonus, on retrouve 71% qui affichent un bonus inférieur à 25% du salaire annuel brut. Parmi eux, plus de 4 leaders sur 10 sont d’ailleurs dans le secteur du Tourisme et des Technologies, typique de ces métiers à la part variable conséquente sur la rémunération globale.
Les ambitions du leader marocain :
Le leader marocain n’a pas peur de changer de secteur dans le cadre d’une mobilité externe. On remarque que certains secteurs sont plus enclins à la polyvalence que d’autres, comme le secteur de l’énergie (23%), des biens de consommation (22%) ou encore de l’industrie (22%). En effet, avec une dynamique transverse et une volonté de diversifier les profils, les leaders marocains sont les premiers à participer à ces changements structuraux de grandes envergures (énergies propres, écosystème automobile, etc.). Les secteurs comme le Tourisme ou les entreprises publiques sont nettement à la traîne avec des taux de mobilité des dirigeants plutôt faibles (10 et 15%).
La nationalité de l’employeur joue aussi beaucoup sur la mobilité du leader marocain. On remarque ainsi que dans les multinationales, c’est une moyenne de 31% de mobilité constatée, contre 26% dans les entreprises nationales.
On remarque aussi que côté entreprise publique, ce qui prime, ce sont les mobilités externes, avec une moyenne de 8 recrutements externes pour 2 mobilités internes. Une manière de renouveler ses effectifs. De manière générale, la mobilité externe semble être plus attractive que l’interne, tous secteurs confondus.
D’ailleurs, 50% de nos leaders marocains se disent prêts à changer d’entreprise dans les 2 prochaines années. C’est dans les secteurs public (96%), du Tourisme (71%) et du Conseil (46%) que les leaders sont le plus enclins à changer de job. Ce qui les motive à changer d’emploi ? L’évolution de leur carrière (57%), leur rémunération (45%) ou encore un nouvel environnement de travail (44%). Les critères recherchés sont aussi la qualité du leadership (49%) et la santé financière de l’entreprise (40%).