Les chiffres récemment publiés par la Dares soulignent la disparité croissante entre la progression des salaires et l’envolée des prix. Sur la période entre le troisième trimestre de 2021 et le même trimestre de 2022, les salaires de base ont augmenté de 3,7%. Cependant, l’inflation a atteint 5,4% sur la même période, soit une différence considérable. Seule exception à cette tendance, les salariés rémunérés au Smic ont vu leurs revenus augmenter de 5,6%, grâce à un mécanisme de revalorisation automatique lié à l’inflation.
L’étude de la Dares met en lumière les conséquences de cette disparité de progression salariale. À court terme, la hausse plus rapide du Smic par rapport aux autres salaires entraîne un rétrécissement de l’écart de rémunération entre les salariés. Les bas salaires, notamment ceux des ouvriers et des employés, ont progressé d’environ 4,5% sur la même période, tandis que les cadres et les professions intermédiaires ont connu une augmentation d’environ 2,8%. Ces chiffres témoignent d’un resserrement de la distribution des salaires.
Par ailleurs, certains secteurs font face à des difficultés de recrutement croissantes au cours des trois dernières années, notamment l’hébergement-restauration, les services aux entreprises, l’immobilier et l’information-communication. Dans l’hébergement-restauration, par exemple, le pourcentage d’entreprises déclarant rencontrer des problèmes de recrutement est passé de 39% en janvier 2020 à 74% en octobre 2022. Dans ces secteurs spécifiques, les salaires ont augmenté de manière plus significative, atteignant une hausse de 6,9% dans l’hébergement-restauration entre décembre 2019 et septembre 2022, de 6,8% dans les services aux entreprises, de 5,9% dans l’immobilier, et de 5,6% sur une période de trois ans dans l’information-communication.
Il convient toutefois de noter que les données de la Dares se limitent à une évolution salariale sur une année, arrêtée fin septembre 2022. Il est donc possible que les employeurs cherchent à rattraper le retard en 2023. Les prévisions concernant les augmentations salariales pour cette année s’établissent autour de 4%, confirmant ainsi une accélération, mais restent insuffisantes pour faire face à la hausse des prix.
Face à cette situation, de nombreux salariés se retrouvent confrontés à une perte de pouvoir d’achat. Malgré des augmentations de salaire, la hausse des prix compromet leur capacité à maintenir leur niveau de vie et à faire face aux dépenses courantes. Les mesures visant à réduire l’écart de rémunération entre les différentes catégories de salariés et à faire face à l’inflation deviennent ainsi des enjeux cruciaux pour assurer une répartition plus équitable des ressources.
En conclusion, l’écart grandissant entre la hausse des prix et la progression salariale met en évidence les perdants de cette situation : les salariés dont les revenus ne suivent pas le rythme de l’inflation. Tandis que les salaires des travailleurs au Smic parviennent à s’ajuster grâce à des revalorisations automatiques, les catégories mieux rémunérées voient leur pouvoir d’achat diminuer. Il devient essentiel d’adopter des mesures adéquates pour atténuer cette disparité et assurer une meilleure stabilité économique pour tous.