Alors que la génération Z s’impose progressivement sur le marché de l’emploi, les entreprises se voient contraintes de repenser leurs dispositifs de recrutement et de formation. Le pari est simple : imaginer des programmes de stage qui marient rigueur et adaptabilité, en phase avec les attentes de jeunes candidats qui manient la technologie avec aisance et recherchent des expériences formatrices.
Redéfinir le stage
La dernière étude de Stagiaires.ma, premier site de recrutement de stagiaires et jeunes diplômés au Maroc, propose une définition moderne du stage. Il s’agit, selon cette étude, d’un « apprentissage expérientiel alliant théorie et pratique, permettant de développer des compétences professionnelles dans un environnement de travail, qu’il soit présentiel, à distance ou en mode hybride. » Pour la génération Z, cette approche hybride est loin d’être accessoire : elle représente un véritable levier pour leur intégration rapide dans le monde professionnel.
Miser sur les compétences plutôt que sur le parcours académique
Jusqu’à présent, de nombreuses offres de stage étaient souvent conditionnées par le niveau d’études – Bac+3 ou Bac+5 – servant de critère d’éligibilité. Aujourd’hui, pour attirer ces jeunes talents, il est judicieux de s’intéresser aux compétences réelles des candidats. De nombreux étudiants, qu’ils aient suivi le parcours classique ou non, acquièrent des aptitudes via des cours en ligne et des formations spécialisées. Ainsi, au lieu de se contenter de mentionner un niveau académique, les offres devraient préciser les compétences requises, telles que « maîtrise avancée de XYZ pour la conception graphique » ou « capacité à utiliser les fonctionnalités intermédiaires d’Excel ». Ce changement de paradigme envoie un message fort : ce sont les capacités du candidat qui priment, et non le nombre de semestres validés.
Une modalité hybride pour répondre aux attentes
Si le stage se déroulait presque exclusivement en présentiel, l’expérience récente a montré l’intérêt croissant pour un modèle hybride. Bien que le télétravail ait connu un essor considérable pendant la crise sanitaire, de nombreux jeunes candidats expriment aujourd’hui le souhait de revenir en partie sur site. Une étude de Symplicity révèle d’ailleurs qu’une part importante des répondants privilégie un modèle combinant jours en présentiel et jours à distance. L’idée est de fixer des plages horaires précises, notamment lors des périodes où le mentor ou l’équipe référente est présent, tout en laissant une marge de manœuvre pour adapter le planning aux impératifs universitaires. Ce compromis permet aux stagiaires de vivre l’ambiance de l’entreprise sans sacrifier leur rythme personnel.
Des missions concrètes et adaptables
Un stage ne doit pas se limiter à des tâches routinières. Les jeunes de la génération Z souhaitent mettre en pratique leurs acquis et participer à des projets à forte valeur ajoutée. La dernière étude de Stagiaires.ma indique que 87 % des étudiants recherchent avant tout des opportunités de développement des compétences et que 86 % veulent appliquer concrètement ce qu’ils apprennent. La clé réside dans une planification soignée des missions : réunions régulières, projets pilotes ou tâches spécifiques reproduisant les responsabilités d’un poste débutant. Toutefois, il est également indispensable d’inclure un volet flexible, comme des sessions de mentoring, des ateliers thématiques ou des rencontres avec des experts internes, afin de permettre aux stagiaires d’explorer différents domaines et de s’adapter à leurs centres d’intérêt.
Un cadre d’apprentissage global
Au-delà des missions définies, le stage doit offrir une immersion totale dans la culture de l’entreprise. Encourager les échanges informels, organiser des événements internes et créer des occasions de réseautage renforcent l’expérience du stagiaire. Connaître les centres d’intérêt des candidats, leur engagement extra-universitaire ou leur participation à des associations permet de personnaliser leur parcours et de maximiser leur apprentissage.
En adoptant une approche « structuré mais flexible », les entreprises peuvent transformer leurs programmes de stage en véritables tremplins de carrière pour la génération Z. En mettant l’accent sur les compétences, en adoptant un modèle hybride et en proposant des missions à la fois claires et modulables, les recruteurs ne se contentent pas d’attirer les meilleurs candidats. Ils préparent également une relève de professionnels dynamiques et aptes à relever les défis d’un marché du travail en pleine mutation. Cette stratégie gagnante permet ainsi de conjuguer exigence professionnelle et adaptabilité, deux qualités essentielles pour façonner la nouvelle génération de leaders.