Team Building, Afterwork, Déjeuners d’équipe : ces pratiques, longtemps reléguées au rang d’activités secondaires, deviennent des leviers centraux de l’engagement. Selon une étude du cabinet Kincentric menée en 2023, 71 % des salariés en Afrique du Nord déclarent que la qualité de leurs relations interpersonnelles impacte directement leur engagement au travail. Pourtant, peu d’entreprises capitalisent pleinement sur ce facteur humain.
La cohésion, un moteur de performance encore trop marginalisé
Dans un contexte de guerre des talents et de quête de sens, la fonction RH ne peut plus se limiter à gérer des compétences ou des plannings. Ce qui se joue dans l’informel — au détour d’un déjeuner partagé ou d’un afterwork — pèse lourd dans la balance de la fidélisation et de la performance collective.
Le team building, initialement perçu comme une activité de détente, est aujourd’hui reconnu comme un accélérateur de collaboration. Il permet de désamorcer des tensions latentes, d’identifier des talents invisibles dans la hiérarchie classique, et de générer des dynamiques de coopération nouvelles. Une enquête Deloitte de 2022 révèle d’ailleurs que les équipes ayant participé à des sessions structurées de team building affichent une productivité supérieure de 20 %.
Au Maroc, des entreprises comme Attijariwafa bank, Orange Maroc ou encore OCP ont institutionnalisé des formats récurrents de team building — indoor comme outdoor — intégrés à leur calendrier RH annuel. Ces pratiques ne relèvent plus de l’animation, mais d’un investissement stratégique dans la culture d’entreprise.
Afterworks & repas d’équipe : des espaces de régulation sociale
Les afterworks, longtemps perçus comme anecdotiques, jouent en réalité un rôle de soupape. En dehors du cadre formel, ils libèrent la parole, permettent des échanges transverses, et favorisent des feedbacks sincères entre niveaux hiérarchiques. Dans des environnements marqués par une forte hiérarchie — comme c’est souvent le cas dans les entreprises marocaines — ces moments informels créent un espace de respiration essentiel.
Même logique pour les déjeuners d’équipe, souvent négligés ou laissés à l’initiative individuelle. Or, selon une étude menée par Gallup, les salariés qui entretiennent des relations amicales avec leurs collègues sont 50 % plus engagés dans leurs missions.
À noter : ces formats ne nécessitent pas toujours un budget conséquent. L’enjeu principal reste la régularité, la diversité des participants et la capacité du management à y jouer un rôle non intrusif mais facilitateur.
Enjeux RH : rétention, engagement, marque employeur
Le retour sur investissement de ces pratiques est multiple. En renforçant la cohésion, on limite les micro-conflits qui freinent la fluidité opérationnelle. En favorisant la reconnaissance informelle, on compense des politiques RH parfois rigides. Et surtout, on ancre une culture d’entreprise qui fait la différence dans l’attractivité auprès des jeunes talents.
Dans un marché de l’emploi marocain où le turnover peut dépasser 35 % dans certains secteurs (notamment les centres de contact ou la tech), offrir des espaces d’échange et de détente devient un atout décisif. Ces initiatives contribuent à construire une “expérience collaborateur” riche — critère de plus en plus déterminant dans les choix professionnels des nouvelles générations.
Pour les DRH marocains, la question n’est plus de savoir s’il faut organiser des moments de cohésion, mais comment les penser comme un pilier de la stratégie RH, au même titre que la formation ou la GPEC. Et si la convivialité devenait enfin un indicateur de performance RH à part entière ?







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