Au cours des dernières années, la délocalisation (ou l’offshoring) n’avait cessé de gagner du terrain et de l’importance pour l’économie nationale. Autrefois présenté comme un pilier de l’économie intelligente du futur, sur lequel le Maroc essaie de capitaliser. Il s’agit ici d’une industrie de 13 milliards de dirhams, qui représente 3 % du PIB national, et un axe important du plan de croissance économique du Maroc. L’importance de ce secteur réside toutefois principalement dans le fait qu’il est peut-être le plus gros employeur dans le pays.
De nos jours, les opérations de délocalisation du Maroc comprennent des activités de CRM (service client), ainsi que quelques activités d’ITO et de BPO. Ces activités travaillent principalement avec des entreprises européennes (principalement françaises), et sont concentrées dans les grandes métropoles telles que Casablanca et Rabat. Les activités de CRM sont aujourd’hui confrontées à des défis futurs liés à la technologie. Tandis que l’automatisation remplace désormais de nombreuses fonctions CRM et BPO en général, le Maroc essaie maintenant d’investir dans d’autres aspects du secteur de l’offshoring, notamment l’informatique, le KPO et l’ESO.
Les raisons pour lesquelles ce secteur a souvent été salué par les représentants du gouvernement et les médias, sont nombreuses. Outre sa croissance régulière et ses rendements massifs, ce secteur semblait être en voie de devenir la plus grande industrie au Maroc. Son plus grand avantage est d’être le plus gros employeur du pays, avec plus de 100 000 employés. La croissance démographique qu’a connu le Maroc, ainsi que la croissance en nombre de diplômés universitaires n’ont pas été accompagnées d’une expansion économique, ce qui a entraîné une fluctuation du taux de chômage. L’induction et la capitalisation sur l’offshore avaient été un effort délibéré majeur pour développer une industrie qui embaucherait en grand nombre. Cela doit cependant être reproduit dans d’autres industries.
Pendant la pandémie de Covid, les industries liées à la Tech, à l’offshore, aux services numériques et au e-commerce ont connu une baisse du taux d’activité durant une période transitoire, suivie d’une croissance accrue. L’offshore était le principal employeur pendant cette période. Néanmoins, confronté à des défis quant à la continuité des activités. Dans l’ensemble, ce secteur a réussi à se maintenir pendant la pandémie. Pourtant, cela n’annule pas entièrement la question de sa durabilité.
Ces secteurs ont tendance à être volatils, avec des transformations qui se produisent à un rythme rapide, ce qui aurait souvent des effets à long terme. Ces dernières années, le Maroc a retrouvé sa place de pôle industriel majeur, notamment dans l’industrie automobile. Un secteur qui fait partie du BPO (défini comme ESO ou l’externalisation des services d’ingénierie), qui pourrait être le prochain grand employeur du pays. Cette volatilité est en effet réflective peut être d’une croissance économique et une ouverture plus importante vers les marchés internationaux, mais une croissance unilatérale.