Provenant des interactions entre les membres d’une équipe, l’intelligence collective peut alors dépasser les intelligences individuelles en les intégrant, ce qui permet alors de recréer, par la collaboration d’un groupe, des savoirs et des compétences pouvant surpasser un niveau de connaissances spécialisées.
Bien se connaître pour mieux collaborer avec les autres
À chaque fois qu’une personne intègre une équipe, elle doit apprendre à trouver sa place selon ses compétences techniques et comportementales tout en laissant les autres trouver la leur. Chacun doit se sentir libre et invité à prendre la parole, à partager ses idées et son point de vue. Cela prend du temps pour que chaque membre prenne sa place, un temps nécessaire pour garantir la réussite de l’équipe. Finalement, au centre du travail collaboratif, ne se retrouve pas une somme d’individus différenciés, mais les forces de chacun entrant en interaction et en communication. Au sein d’une équipe équilibrée où cohésion et cohérence cohabitent à égale mesure, chacun doit rester humble, viser un objectif commun clairement identifié dès le départ et œuvrer pour le bien collectif avant son intérêt personnel.
Il est donc primordial que chaque collaborateur se connaisse, en acceptant la limite de ses connaissances et en sachant reconnaître ses spécialités. Les tests psychométriques peuvent permettre d’accéder à cette connaissance de soi, tout comme l’expérience du travail en groupe et la pratique de l’intelligence collective. Savoir travailler en équipe et tirer profit de l’intelligence collective, c’est connaître les points forts de son intelligence individuelle et savoir la mettre à disposition du collectif.
Effacer la hiérarchisation et penser au ‘’nous’’
Individuellement, chacun conserve ses propres idées, ses valeurs, ses aspirations. L’individu n’est donc pas évincé de l’intelligence collective. Il en fait partie intégrante et chaque membre forme un groupe de travail où de nouvelles idées peuvent émerger. Pour qu’un projet collaboratif soit efficace, chaque participant doit apprendre à se détacher du système établi notamment en s’éloignant d’une organisation hiérarchisée. L’autonomie de chacun est décuplée et favorise ainsi leur engagement. En adoptant un nouveau système de circulation des informations et des connaissances, les évolutions sont plus rapides et l’entreprise en ressort plus agile.
Les clés de la réussite résident principalement en se connaissant soi-même grâce à des tests de personnalité à destination des managers et des collaborateurs. Outre cela, il faut questionner les individus en organisant des appels à idées et surtout co-construire car plus on engage les gens, plus ils s’impliquent, et ensuite définir le terrain de jeu périmètre, budget, temps à consacrer, qui valide le sujet, tout en restant honnête sur les finalités.
Individu-collectif, la mise en place au sein de l’entreprise
En principe, une entreprise a pour vocation de faire collaborer des profils d’individus variés au sein d’une même entité, dans le but de la faire évoluer. Il s’agit du schéma classique de l’intelligence collective. Cependant, pour que ce mécanisme de travail se déroule dans les meilleures conditions, il faut le structurer. Pour cela, la mise en place d’un management spécifique sera nécessaire et l’organisation doit être à la fois structurée, avec des tâches spécifiques déterminées selon les compétences de chacun, mais aussi flexible pour faire face aux imprévus.
En vue de mettre à profit l’intelligence de chacun, le management mis en place privilégie la prise de parole et le dialogue entre les individus. Les positions hiérarchiques sont toujours présentes, mais leurs relations changent. En effet, plutôt que d’imposer une façon de travailler aux collaborateurs, la direction établit un système d’écoute active et de confrontation d’idées, sans porter de jugement. L’approche managériale est entièrement repensée, elle devient plus agile et moins hiérarchique. Il en est de même pour les relations entre collaborateurs. Travailler ensemble, sur le même pied d’égalité, devient un réel fondement de cette nouvelle organisation.
En fait, les avantages d’un management basé sur l’intelligence collective sont nombreux. Les travailleurs évoluent dans un contexte dynamique où les actions sont constructives. Chacun participe pour faire émerger de nouvelles idées, ce qui a pour effet de motiver les équipes. On privilégie ainsi un climat de confiance et de partage, au profit de la stratégie globale de l’entreprise.
Quel rôle joue le manager ?
Le rôle du manager dans ce cas est nettement différent d’un manager « classique ». Il n’est plus sollicité pour donner des ordres, mais plutôt pour piloter et coacher les équipes, tout en s’appuyant sur leurs idées, afin de trouver des solutions innovantes. À premier abord, on peut imaginer que son rôle est moindre et que ce sont les collaborateurs qui font la majeure partie du travail. Or, ce n’est pas le cas. Le manager doit non seulement avoir la capacité de repérer les talents, mais aussi de les stimuler avec agilité. On se rapproche alors du management agile. Il met en place un véritable coaching sur le long terme. Pour cela, il doit mener plusieurs actions de front, notamment instaurer un climat de confiance, responsabiliser les collaborateurs, dégager de la bienveillance, de l’empathie et de la transparence, développer l’intelligence émotionnelle de chacun en leur faisant prendre conscience de leurs compétences, organiser les échanges pour que l’information circule librement et de façon claire, favoriser le travail d’équipe plutôt que les actions individuelles, et encore gérer les conflits.