Selon Nicolas Blettner, directeur des activités ressources humaines chez Michael Page, pendant la période de confinement, il y a eu une demande soutenue pour des postes de gestionnaire et de responsable de la paie, ainsi que de juriste en droit social. Cette demande s’explique par l’impact de l’activité partielle sur les salaires et par une actualité sociale chargée en raison de la crise sanitaire. Ces deux fonctions, ainsi que les Comp&Ben (rémunération et avantages sociaux), les responsables des systèmes d’information en ressources humaines (SIRH) et tous les professionnels généralistes en RH, tels que les assistants et les chargés RH, les responsables des ressources humaines (RRH), les partenaires commerciaux en ressources humaines (HR business partners), les directeurs des ressources humaines (DRH) et les RRH des sites industriels, sont actuellement très demandés sur le marché de l’emploi, selon l’étude de rémunérations 2021 de PageGroup.
Cette étude, publiée le 15 septembre, compile les données recueillies par Page Personnel (spécialisé dans le recrutement de cadres de premier niveau et d’employés techniques, administratifs et de maîtrise) et Michael Page (spécialisé dans la sélection et l’approche directe de cadres confirmés) au cours de leurs missions réalisées tout au long de l’année 2019 et jusqu’au 30 juin 2020.
Cependant, le développement des ressources humaines semble être en veilleuse. Selon Nicolas Blettner, en période de crise et en cas de démission, il y a une forte demande pour les métiers indispensables aux entreprises, tels que ceux liés à la paie. En revanche, le recrutement dans les domaines du développement des ressources humaines est reporté à plus tard. Cette tendance devrait se maintenir l’année prochaine. Selon Page Personnel, les profils les plus recherchés seront les gestionnaires de paie, les assistants RH et les chargés de missions RH. Chez Michael Page, les juristes en droit social, les responsables des relations sociales, les responsables de la paie et les DRH devraient continuer à être très demandés.
Une grande interrogation subsiste quant à l’insertion des jeunes diplômés sur le marché de l’emploi en RH. Ces derniers sont principalement recrutés pour des postes de chargés de mission, d’assistants et de généralistes en RH. Nicolas Blettner admet que c’est une question majeure qui reste en suspens.
En ce qui concerne la rémunération, le poste de DRH occupe naturellement la première place, avec un salaire annuel brut fixe compris entre 65 000 et 75 000 euros pour les deux premières années d’expérience, et pouvant atteindre entre 120 000 et 200 000 euros au-delà de 15 ans d’expérience. Un responsable de la rémunération et des avantages sociaux (Comp&Ben manager) peut espérer gagner entre 55 000 et 65 000 euros en début de carrière, et entre 120 000 et 150 000 euros après 15 ans d’expérience. Pour un responsable des relations sociales débutant dans la fonction, le salaire se situe entre 55 000 et 60 000 euros, tandis que les profils les plus expérimentés peuvent gagner entre 90 000 et 120 000 euros.
Une autre étude réalisée par Robert Walters et publiée le 17 septembre apporte un éclairage intéressant sur le recours au management de transition et son coût dans le domaine des ressources humaines. Les fonctions les plus recherchées cette année sont les DRH groupe, avec un taux journalier compris entre 1 600 et 2 100 euros, suivies du DRH paie (de 1 200 à 1 600 euros), du DRH de site (de 1 000 à 1 300 euros) et du directeur de la paie (de 1 200 à 1 400 euros). Dans le contexte actuel de crise sanitaire, les DRH experts en droit social seront également fortement sollicités pour préparer les inévitables plans sociaux et mettre en place de nouvelles formes d’organisation du travail, selon Karina Sebti, directrice de la division management de transition de Robert Walters en France.
En conclusion, le marché de l’emploi dans le domaine des ressources humaines est dynamisé par les fonctions de la paie et des relations sociales. Les profils les plus recherchés sont les gestionnaires de paie, les assistants RH, les juristes en droit social, les responsables des relations sociales et les DRH. Cependant, le développement des ressources humaines est moins prioritaire et les recrutements dans ce domaine ont tendance à être reportés. Les jeunes diplômés en RH doivent également faire face à des incertitudes quant à leur insertion sur le marché du travail. Les salaires varient selon les postes, avec les DRH occupant la position la mieux rémunérée. Enfin, le recours au management de transition est également une option intéressante, notamment dans le contexte de la crise sanitaire et des changements organisationnels.