L’intelligence collective, c’est le faire ensemble et la conviction que le collectif est supérieur à la somme des forces individuelles. Parce qu’elle naît des interactions entre les individus et de la mise en relation de la pluralité de chacun, l’intelligence collective dépasse parfois celle d’un expert. La complexité du monde fait qu’on ne peut pas réussir seul, il faut croiser les compétences et les expertises, utiliser les différents points de vue et manières de réfléchir offertes par la diversité des profils. D’où l’importance de collaborer.
Ce parti pris du collectif se retrouve d’ailleurs dans de nombreux domaines, notamment dans l’économie collaborative. Internet en est un très bon exemple, car initialement, cet outil était plutôt descendant, alimenté par des sites vitrines d’institutions et d’organisations. Lorsque les utilisateurs ont commencé à pouvoir partager leurs connaissances et croiser leurs idées, Internet a révélé toute sa richesse et sa complexité.
L’intelligence collective en entreprise
Comme disait Aristote, l’être humain est un animal social. Nous avons donc tous besoin de ce lien, c’est pourquoi les collaborateurs s’épanouissent dans l’intelligence collective. Ils peuvent travailler sur des sujets qui ont du sens, reprendre du pouvoir sur ce qui va se passer dans leur entreprise. En apprenant à travailler ensemble, selon certaines règles simples, ils gagnent en créativité, se soutiennent mutuellement, se conseillent. L’équipe devient plus efficace en même temps que les individus progressent. Mobiliser une équipe dans une démarche d’intelligence collective, c’est la rendre actrice du changement et déployer des stratégies plus rapidement. Néanmoins, ce nouveau mode de travail implique un changement de modèle de management. Le manager doit adopter une posture de manager facilitateur. Son rôle est alors de faire fonctionner le collectif et de faire émerger les meilleures idées. Il prend aussi les aspects d’un manager coach en faisant grandir les collaborateurs.
Bien cadrer le terrain de jeu
Faire émerger des idées est très certainement la partie la plus facile et grisante. Pourtant, attention à bien soigner la mise œuvre et l’utilisation de ce qui ressort de ces travaux. Le déploiement et la gestion de projet sont à suivre avec assiduité. C’est pour cela, qu’il est indispensable de bien définir en amont le cadre du travail en équipe « terrain de jeu » : périmètre, budget, temps de travail, validation du sujet, etc. Si tous les paramètres sont réunis, vous réussirez à faire travailler une équipe efficacement, en veillant à ce que celle-ci soit équilibrée.
Comment mettre en place l’intelligence collective dans son entreprise ?
Tout d’abord l’inspiration, c’est-à-dire être convaincu de la démarche par des lectures, des sources d’exemples, peu importe le poste de l’instigateur, manager, RH, collaborateur. Ensuite vient l’innovation participative, et ce en faisant appel à plusieurs collaborateurs pour mobiliser, générer des idées. Enfin, c’est l’innovation collaborative qui arrive en faisant travailler les gens ensemble, les impliquer pour résoudre des problèmes, gérer de façon différente les flux au sein d’une équipe. La formation des collaborateurs aux méthodes de travail collaboratif joue un rôle clé dans la réussite de la démarche.
Une nouvelle répartition du pouvoir
Dans une organisation qui souhaite développer l’intelligence collective, le leader n’est plus celui qui exerce un pouvoir en dictant ses consignes à ses collaborateurs, mais celui qui donne du pouvoir à ses collaborateurs, celui qui reconnaît les talents de chacun et aide chacun à développer de nouvelles compétences, à s’organiser au mieux pour prendre les bonnes décisions, à favoriser l’expérimentation en acceptant l’erreur comme source d’apprentissage, à développer l’autonomie de chacun, à faire grandir chacun. Le pouvoir du leadership est d’autoriser ses collaborateurs à donner le meilleur d’eux même. Renforcer les parties signifie voir en chacun ce qui il y a de meilleur, l’excellence du présent et un potentiel de talents en attente d’être enfin vus et reconnus pour s’exprimer. Mais attention, donner du pouvoir et de l’autonomie en l’absence de vision commune, est source de désorganisation ou de chaos.