Les entreprises marocaines font face à un défi majeur avec l’arrivée des jeunes professionnels de la Génération Z, nés après 1996. Ces talents, en quête de flexibilité et d’autonomie, sont très courtisés. Pourtant, leur fidélisation reste difficile. Selon l’étude de Stagiaires.ma, deux travailleurs sur trois sont prêts à changer d’entreprise à tout moment. Les responsables RH doivent repenser leurs stratégies d’intégration et de gestion des départs.
Le « offboarding » désigne les actions mises en place lors du départ d’un collaborateur. Cela peut être une démission, une rupture conventionnelle ou la fin d’un contrat. Ce processus est souvent négligé, mais il est crucial pour la Génération Z. Ces jeunes, qui partagent leurs expériences sur les réseaux sociaux, sont sensibles à la qualité de cet accompagnement. Seulement 8 % des salariés bénéficient d’un suivi personnalisé, ce qui peut dégrader la marque employeur.
Les jeunes d’aujourd’hui ne se contentent plus d’un emploi stable. Ils cumulent plusieurs activités dans ce qu’on appelle le « slashing ». 39 % des moins de 30 ans pratiquent ce modèle, contre 19 % chez les plus de 60 ans. 73 % veulent plus d’autonomie dans la gestion de leurs horaires. Les contrats à temps plein peinent à les séduire. Des entreprises ont supprimé la clause d’exclusivité pour mieux répondre à cette demande.
Le modèle du « boomerang » pourrait aider les entreprises. Il consiste à maintenir un lien avec les anciens collaborateurs pour leur proposer de nouvelles opportunités. Au Maroc, où 79 % des jeunes professionnels prévoient de quitter leur entreprise en moins de 5 ans, cela pourrait être utile. Selon une étude, 72 % des démissionnaires envisageraient de revenir dans l’année suivant leur départ.
Un entretien d’offboarding bien mené est indispensable. Il permet de récolter des feedbacks et d’identifier des axes d’amélioration pour la gestion des talents. Ce moment permet également d’expliquer les raisons d’un départ ou de comprendre les motifs d’une démission. La passation des connaissances évite aussi la perte de savoirs importants.
Les entreprises marocaines doivent mettre en place une gestion de la relève. Ce dispositif garantit une transmission des compétences dès l’arrivée du salarié, pas seulement à son départ. Cela permet de préserver le capital humain acquis.
La création de réseaux d’anciens (« alumni ») est aussi importante. Ces réseaux permettent de maintenir le contact avec les anciens collaborateurs, d’obtenir leurs retours et de les réintégrer si nécessaire. La Génération Z, qui valorise la transparence, apprécie particulièrement cette démarche.
Les entreprises marocaines qui soigneront l’offboarding auront un net avantage. Elles renforceront leur réputation et attireront des talents exigeants. En investissant dans la gestion des compétences et les réseaux d’anciens, elles garantiront leur pérennité et compétitivité.