Pousser plus loin les frontières de la transformation digitale, développer des solutions CX toujours plus innovantes, et accompagner ses clients vers l’excellence numérique : telles sont les ambitions clairement affichées par le groupe SQLI pour 2025. Pour concrétiser cette vision portée par son nouveau CEO, Erwan Le Duff, SQLI Maroc joue un rôle central au sein du groupe avec l’annonce d’une vaste campagne de recrutement de 400 ingénieurs d’ici fin 2025.
Implantée à Rabat, Casablanca et Oujda, la filiale marocaine mise sur l’expertise reconnue de ses équipes pour relever ces défis technologiques majeurs et accélérer son développement dans les domaines clés comme l’intelligence artificielle, l’e-commerce ou encore le cloud. Une stratégie ambitieuse qui s’appuie sur un investissement soutenu dans l’innovation, la formation continue et le développement des talents locaux.
Pour décrypter les contours de cette trajectoire et comprendre comment SQLI Maroc compte atteindre ses objectifs ambitieux, DRH.ma est allé à la rencontre d’Éric CHANAL, Directeur Général de SQLI Maroc
La gouvernance du groupe SQLI vient d’évoluer avec la nomination d’Erwan Le Duff comme nouveau CEO. Comment cette évolution de gouvernance renforce-t‑elle concrètement votre stratégie au Maroc ?
Eric CHANAL : Avec l’arrivée d’Erwan Le Duff à la tête du groupe en janvier, nous avons clairement senti une accélération de la stratégie et une volonté de clarifier encore davantage notre positionnement de « pure player » du digital. Pour nous, au Maroc, cette évolution de gouvernance marque un cap significatif. D’abord, elle conforte l’importance stratégique du Maroc au sein du groupe : nous le savions déjà, mais là, nous passons à la vitesse supérieure. Le Maroc est le centre nearshore unique de SQLI, avec plus d’un tiers des effectifs mondiaux. Autrement dit, quand Erwan parle de développement, il place la production marocaine au cœur de la roadmap. Concrètement, Erwan a lancé plusieurs programmes de transformation qui visent à harmoniser nos offres, à renforcer notre référentiel de compétences commun à l’ensemble du groupe et à fluidifier davantage la collaboration entre les différentes agences SQLI en Europe et nos équipes marocaines. Toutes ces initiatives nous donnent une feuille de route claire : développer des plateformes digitales toujours plus complexes et exigeantes pour des clients qui recherchent de la haute technicité. Au final, ce qu’apporte la nouvelle gouvernance, c’est une vision claire autour de l’excellence opérationnelle avec, comme levier pour la croissance du groupe, nos centres au Maroc. Du coup, nous avons une feuille de route ambitieuse pour le Maroc, et nous nous sentons légitimement renforcés dans notre rôle de pilier fort pour SQLI. Cette clarté est rassurante pour les équipes : elles savent dans quelle direction nous allons et avec quelles ambitions.
La stratégie SQLI 2025 met en avant l’innovation autour des solutions CX (Customer Experience). Concrètement, de quoi s’agit-il ?
Eric CHANAL : Lorsque nous parlons de solutions CX, nous désignons l’ensemble des plateformes et dispositifs qui améliorent l’expérience utilisateur, aussi bien pour les clients finaux que pour les collaborateurs de l’entreprise. Chez SQLI, nous avons longtemps été reconnus pour notre savoir-faire technique dans la mise en place de plateformes digitales complexes, notamment en e-commerce. Aujourd’hui, la dimension « expérience » prend de plus en plus de place : nous ne nous contentons plus d’implémenter une solution, nous voulons que l’expérience globale soit fluide, personnalisée et surtout adaptée aux nouveaux usages (mobiles, IA, data). Dans ce cadre, l’innovation autour de la Customer Experience consiste à mettre la data et l’IA au service de parcours clients plus intelligents. Nous aidons nos clients à composer leur plateforme digitale de manière modulaire – nous parlons d’architectures « composables ». Concrètement, au lieu de nous enfermer dans une seule solution monolithique, nous allons combiner différentes briques technologiques (front-end, modules e-commerce, data analytics, IA, etc.) pour bâtir un écosystème agile et évolutif. Cette composabilité nécessite des compétences pointues : il faut non seulement maîtriser plusieurs technologies, mais aussi être capable de les faire communiquer entre elles pour optimiser l’expérience utilisateur. Cela implique également une culture d’innovation permanente, car les exigences du marché évoluent vite. À chaque projet, nous devons concevoir des solutions sur mesure, tenant compte des spécificités métier du client, de ses enjeux de performance et de sa feuille de route digitale. Enfin, c’est cette capacité à intégrer la technologie et l’usage qui se trouve au cœur de notre stratégie CX.
Quelle contribution spécifique apportera SQLI Maroc à cet objectif ambitieux du groupe ?
Eric CHANAL : Au Maroc, nous nous situons au cœur du dispositif de production du groupe. Toutes nos entités en France ou en Europe du Nord s’appuient sur nos équipes de Rabat, Casablanca et Oujda pour réaliser les projets digitaux de leurs clients. Dans ce cadre, notre rôle est donc central : nous sommes un véritable « hub » d’expertises techniques, qui conçoit, en collaboration avec les entités, les plateformes digitales puis les développe dans nos centres ici, au Maroc. Le fait d’être l’unique centre nearshore de SQLI nous confère une responsabilité particulière : nous devons à la fois maintenir un haut niveau de qualité et absorber un volume de projets en constante augmentation. C’est pourquoi nous investissons massivement dans la formation continue de nos collaborateurs, notamment sur des technologies liées aux architectures micro‑services, aux technologies front, à la data, à l’intelligence artificielle, au DevOps ou encore au testing automatisé. Nous savons que le marché réclame des compétences de plus en plus pointues et qu’il faut monter en expertise pour rester dans la course. En parallèle, nous développons cette notion de « Digital Factory » : nous construisons, à partir de nos centres au Maroc, des équipes dédiées à un client ou à un projet, qui intègrent toutes les composantes nécessaires (développeurs, testeurs, experts Data, chefs de projet, business analysts, etc.). Ces « squads » sont pilotées à la fois par SQLI et par le client, pour coller au plus près de sa roadmap et lui proposer des solutions CX les plus performantes possibles. Notre valeur ajoutée, c’est donc cette capacité à industrialiser des projets complexes, tout en restant très flexibles et orientés vers l’innovation.
Plusieurs ESN nationales ont annoncé des réductions dans leur effectif pour l’année 2025. SQLI Maroc annonce, au contraire, un plan ambitieux de 400 recrutements. C’est quoi le secret ?
Eric CHANAL – Notre « secret », il tient surtout à notre positionnement focalisé sur le digital. Contrairement à certaines ESN qui portent des projets sur des technologies plus anciennes ou concentrées sur du support, nous sommes vraiment dans la construction de solutions innovantes, le « build » et l’amélioration continue de plateformes digitales. Aujourd’hui, nous voyons que la demande reste très forte dans nos domaines, avec des clients qui veulent adapter leur système aux nouvelles architectures « composables », renforcer l’axe Data pour demain s’orienter vers l’intelligence artificielle. Cela nécessite un niveau élevé de compétences et un fort investissement dans la R&D, mais cela nous permet aussi de rester compétitifs et attractifs même quand d’autres acteurs du marché ralentissent. Ensuite, notre ancrage au Maroc est un atout de poids. Le nearshore connaît un essor important, car les entreprises européennes cherchent plus de proximité et de réactivité qu’avec des centres délocalisés en Asie. Nous bénéficions d’un fuseau horaire proche, d’une culture du service de haut niveau et d’une solide tradition de formation d’ingénieurs. Du coup, les grands donneurs d’ordre font appel à nous pour accompagner leurs projets digitaux stratégiques. Enfin, ce plan de 400 recrutements est le reflet de la confiance que le groupe place dans l’expertise marocaine. Nous savons que nous avons besoin de renforcer nos équipes pour faire face à des projets toujours plus complexes et répondre aux exigences d’un marché en pleine évolution. Nous ne faisons pas ça pour « grandir » à tout prix, mais parce que la demande est là et que nous nous devons d’y répondre en maintenant notre niveau de qualité.
Quels types de profils comptez-vous recruter durant cette campagne ambitieuse, et pourquoi ces talents sont-ils stratégiques pour l’avenir de SQLI Maroc ?
Eric CHANAL – Nous allons chercher presque exclusivement des ingénieurs en informatique, généralement issus des grandes écoles marocaines. Les profils qui nous intéressent vont généralement de trois à quinze ans d’expérience, couvrant tout un éventail de compétences : développement web (front et back), cloud, mobile, data, intelligence artificielle, automatisation et sécurisation du déploiement (DevOps), sans oublier le volet testing automatisé. Cette diversité de profils répond à la complexité de nos projets, où il faut maîtriser des briques technologiques variées et savoir les assembler de façon cohérente. Pourquoi ces talents sont stratégiques ? Parce que notre métier dépasse largement la simple maintenance ou le support technique. Nous construisons pour nos clients des plateformes digitales de nouvelle génération, où l’expérience client, la data et l’IA sont omniprésentes, et où les exigences en matière de performance et de qualité sont très élevées. Les développeurs ne se contentent pas de « coder » : ils conçoivent, testent, automatisent, déploient et maintiennent des solutions qui doivent évoluer rapidement pour rester compétitives. De plus, le marché exige désormais un niveau de séniorité accru. Les compétences évoluent vite dans le digital, et nos clients attendent un accompagnement de haut niveau. Nous recherchons donc des ingénieurs capables de travailler en méthodologies agiles, de gérer des délais courts et de s’adapter à des contraintes fortes (les délais dans les projets digitaux sont souvent imposés : Black Friday, Saint-Valentin, etc.). C’est pour cette raison que nous valorisons autant la formation continue et le partage de bonnes pratiques en interne : nos talents sont notre richesse principale, et nous voulons leur offrir le meilleur environnement pour progresser.
Au-delà du développement interne, comment SQLI Maroc entend-elle contribuer à l’écosystème technologique marocain, notamment en matière d’employabilité des jeunes et de responsabilité sociétale ?
Eric CHANAL : Nous avons toujours eu à cœur de soutenir la formation des jeunes ingénieurs marocains, et cela fait près de 20 ans que nous organisons un concours baptisé « e-challenge ». Chaque année, nous recevons plusieurs milliers de candidatures d’étudiants en dernière année d’école d’ingénieurs, et nous en sélectionnons une centaine. Ces jeunes rejoignent alors notre académie interne pour cinq mois de formation intensive, avant d’intégrer progressivement nos équipes sur des projets concrets. C’est une occasion unique pour eux de monter rapidement en compétences et de s’insérer dans l’univers professionnel. Au-delà de ce concours, nous maintenons des relations étroites avec les établissements de formation. Nous organisons régulièrement des conférences, des workshops et des sessions de coaching pour partager notre expertise, sensibiliser aux nouvelles technologies et orienter les étudiants dans leurs choix de carrière. Nous savons que le marché du digital évolue vite, et qu’il faut miser sur la formation continue pour que le Maroc reste compétitif dans ce domaine. Sur le plan sociétal, nous nous impliquons aussi dans des initiatives locales, qu’il s’agisse de projets solidaires ponctuels ou de partenariats plus structurés avec des associations. Même si le cœur de notre action reste l’excellence technologique, nous sommes conscients qu’une entreprise de notre taille a aussi une responsabilité vis‑à‑vis de la communauté. Être un employeur majeur dans la région nous engage à contribuer au dynamisme économique, à la professionnalisation des jeunes et à la création d’opportunités. C’est ainsi que nous voyons notre rôle : continuer à grandir tout en laissant un impact positif sur l’écosystème marocain.