Le rapport « Future of Jobs 2025 » du World Economic Forum dresse un tableau global des transformations du marché de l’emploi à l’horizon 2030. Alors que les avancées technologiques, les changements démographiques et la transition verte redéfinissent les dynamiques de l’emploi à l’échelle mondiale, le Maroc se trouve face à des défis et opportunités spécifiques dans ce contexte.
Une perspective mondiale
À l’échelle mondiale, près de 22 % des emplois actuels pourraient être affectés par les changements structurels du marché du travail, résultant en la création de 170 millions de nouveaux postes, mais également en la suppression de 92 millions, selon les projections du rapport. L’automatisation et l’intelligence artificielle (IA) jouent un rôle clé, en transformant non seulement les processus industriels, mais également les métiers liés aux services et à l’éducation. Les secteurs les plus touchés incluent les emplois administratifs, les caissiers et les opérateurs de saisie, tandis que les rôles émergents concernent les spécialistes en données, les ingénieurs en IA, et les experts en cybersécurité.
La montée des compétences liées aux technologies vertes est également une tendance majeure. Les métiers liés à la transition énergétique, tels que les ingénieurs en énergies renouvelables et les spécialistes des véhicules électriques autonomes, figurent parmi les postes en plus forte croissance. Cependant, cette évolution mondiale est marquée par des disparités régionales, avec une adoption plus lente dans les économies émergentes.
Les implications pour le Maroc
Adapté au contexte marocain, le rapport révèle que près de 46 % des compétences actuelles des travailleurs devront évoluer d’ici 2030, un chiffre supérieur à la moyenne mondiale de 39 %. Cette évolution, stimulée par la digitalisation et l’émergence de l’intelligence artificielle (IA), exige un effort massif en matière de formation et de requalification. Près de 64 % des employeurs marocains envisagent d’investir dans ces domaines, bien que des obstacles subsistent, notamment le manque d’infrastructures adaptées et de capacités techniques.
Par ailleurs, l’automatisation devrait représenter 43 % des tâches effectuées au Maroc d’ici 2030, contre 32 % aujourd’hui. Cette transition créera une demande accrue pour des compétences spécifiques en cybersécurité et apprentissage automatique, mais soulève également des inquiétudes concernant l’exclusion numérique, notamment dans les zones rurales.
Le rapport souligne également l’importance de politiques publiques ambitieuses. Près de 55 % des employeurs estiment que le financement de programmes de requalification est crucial, tandis que des initiatives en faveur du travail à distance et de l’éducation inclusive sont jugées essentielles pour préparer l’avenir.
Un autre axe stratégique repose sur la diversité et l’inclusion. Plus de 63 % des entreprises marocaines adoptent des initiatives pour accroître la représentation des femmes et des jeunes dans leurs effectifs, un levier indispensable pour répondre aux besoins croissants en main-d’œuvre qualifiée.
Cependant, des défis structurels subsistent, notamment les inégalités régionales en matière d’accès aux compétences et la résistance au changement organisationnel. Pour transformer ces contraintes en opportunités, il sera nécessaire de mobiliser des ressources financières et humaines tout en favorisant une culture de l’innovation.
Le « Future of Jobs 2025 » trace les contours d’un avenir exigeant mais prometteur pour le marché de l’emploi marocain. Le succès de cette transformation dépendra de la capacité du pays à anticiper et à s’adapter à ces mutations.
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