Depuis sa création, l’Intelligence Artificielle fascine par son potentiel et son développement spectaculaire. Cependant, cette avancée technologique soulève de nombreuses interrogations quant à la place de l’humain dans le processus de recrutement. Alors que les machines sont de plus en plus utilisées pour prendre des décisions, il est légitime de se demander si elles peuvent se substituer à l’intelligence humaine.
Pour illustrer ce dilemme, revenons à l’expérience de pensée du tramway fou. Face à un levier d’aiguillage, une personne doit décider de sacrifier une vie pour en sauver cinq. Le réflexe humain serait de choisir la décision qui causerait le moindre mal, en activant le levier pour sacrifier une personne au lieu de cinq. Cependant, cette situation soulève des questions morales complexes et montre que les décisions ne peuvent être réduites à une simple logique mathématique.
Un autre exemple pertinent est celui des voitures autonomes. Ces véhicules utilisent des algorithmes pour prendre des décisions en cas d’accident imminent. Si une personne traverse soudainement la route et qu’il n’y a pas d’alternative pour éviter l’accident, quel choix devrait faire la voiture ? Doit-elle privilégier la vie du conducteur ou celle du piéton ? Ces dilemmes mettent en évidence la complexité des décisions morales et éthiques auxquelles l’IA est confrontée.
Dans le domaine du recrutement, l’IA a déjà fait son entrée avec l’utilisation d’outils tels que les ATS (Applicant Tracking System) qui permettent de trier et d’analyser les CV de manière automatisée. Cela libère du temps pour les recruteurs, leur permettant de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, telles que les échanges avec les candidats et l’évaluation de leur adéquation avec la culture de l’entreprise.
Cependant, il est important de souligner que l’IA n’a pas vocation à remplacer complètement l’humain. En effet, les machines peuvent également être sujettes à des biais et à des discriminations. Par exemple, les algorithmes de matching peuvent ne pas être « éduqués » pour tenir compte des exigences de parité hommes-femmes ou de la reconnaissance des personnes en situation de handicap. De plus, l’humain possède une intuition et une capacité à prendre des décisions basées sur des éléments non quantifiables, ce que l’IA ne peut pas reproduire.
Ainsi, plutôt que de considérer l’IA comme une menace, il est plus juste de la voir comme un outil complémentaire. Les professionnels du recrutement doivent apprendre à travailler en collaboration avec l’IA, en exploitant ses capacités d’analyse des données et de détection de tendances, tout en apportant leur expertise et leur jugement humain. Cela permettra de tirer parti des avantages de chaque approche et de garantir des processus de recrutement plus équilibrés et efficaces.
En conclusion, l’Intelligence Artificielle apporte indéniablement des avancées significatives dans le domaine du recrutement. Toutefois, il est essentiel de ne pas perdre de vue le rôle crucial de l’humain dans ce processus. Le défi consiste à trouver le juste équilibre entre l’objectivité scientifique de l’IA et le jugement humain pour prendre des décisions éclairées et éthiques. En travaillant de concert, l’IA et les professionnels du recrutement peuvent améliorer la qualité des processus de sélection tout en préservant les valeurs et l’humanité au cœur de la gestion des ressources humaines.