Le taux de chômage au Maroc s’établit à 13,3 % en 2024, enregistrant une progression de 0,3 point par rapport à 2023. En chiffres absolus, 58 000 personnes supplémentaires ont rejoint les rangs des demandeurs d’emploi, portant leur nombre total à 1 638 000.
Cette augmentation touche toutes les catégories mais frappe particulièrement les jeunes et les diplômés, dans un contexte où la durée moyenne du chômage s’allonge et où l’insertion sur le marché du travail reste un défi majeur.
Les jeunes en difficulté, les diplômés pénalisés
- 36,7 % des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage, soit +0,9 point en un an.
- Le taux de chômage des diplômés en qualifications professionnelles grimpe à 23,9 % (+1,5 point).
- Pour les diplômés de l’enseignement secondaire qualifiant, il atteint 24,6 % (+1,3 point).
- À l’inverse, le chômage des personnes sans diplôme reste plus faible mais progresse légèrement à 5,2 % (+0,3 point).
Ces chiffres montrent une inadéquation persistante entre les formations académiques et les besoins du marché du travail, laissant de nombreux jeunes en marge de l’emploi.
Chômage de longue durée et précarité croissante
Autre tendance préoccupante : le chômage récent explose. La part des demandeurs d’emploi en recherche depuis moins d’un an grimpe à 37,1 % (+3,8 points), reflétant une précarisation croissante.
En parallèle, 30 % des chômeurs ont perdu leur emploi suite à un licenciement ou à une fermeture d’entreprise, tandis que 25,6 % sont en quête d’un premier emploi après la fin de leurs études.
Entre secteurs porteurs et zones sinistrées
- 55,6 % des actifs travaillent dans le secteur des services, principal moteur d’emploi.
- Le BTP (17,7 %) et l’industrie (15,7 %) restent des secteurs stratégiques mais impactés par les fluctuations économiques.
- Casablanca-Settat concentre 25,2 % des chômeurs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (12,8 %) et Fès-Meknès (12,6 %).
Quels leviers pour inverser la tendance ?
Face à ces défis, la nécessité d’une politique de l’emploi plus proactive s’impose. L’amélioration de l’insertion des jeunes passe par une refonte des programmes de formation, un meilleur accompagnement vers l’emploi et une stimulation du tissu entrepreneurial pour favoriser la création d’opportunités. Avec une économie en mutation, le marché du travail marocain doit répondre à un défi majeur : rendre l’emploi plus accessible aux jeunes générations, en garantissant une meilleure adéquation entre les compétences et les besoins des entreprises.