L’intelligence artificielle (IA) et l’IA générative (GenAI) ne sont plus des concepts futuristes. Elles sont désormais au cœur des stratégies des entreprises mondiales, transformant les modes de production, les processus métiers et, surtout, la gestion des talents. Une récente étude menée par Boston Consulting Group (BCG), intitulée « BCG AI Radar 2025 », révèle des insights précieux sur les tendances actuelles et futures de l’IA, ainsi que leurs implications pour le marché de l’emploi.
Réalisée auprès de 1 803 dirigeants de haut niveau à travers le monde, cette étude offre une vision globale des investissements, des priorités stratégiques et des défis liés à l’IA. Mais qu’en est-il pour le Maroc et l’Afrique ? Comment ces tendances mondiales peuvent-elles influencer le marché de l’emploi sur le continent ? Cet article explore les résultats de l’étude et propose des pistes de réflexion pour les professionnels des ressources humaines en Afrique.
Cadre de l’étude : une vision globale de l’IA en 2025
L’étude BCG AI Radar 2025 a été menée entre septembre et décembre 2024, auprès de dirigeants issus de 19 marchés différents, dont les États-Unis, l’Inde, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, et plusieurs pays émergents comme le Brésil, l’Afrique du Sud et les Émirats Arabes Unis. Bien que le Maroc ne soit pas spécifiquement mentionné dans les données détaillées, les tendances observées offrent des enseignements précieux pour les entreprises africaines.
Les secteurs couverts incluent les technologies, les services financiers, la santé, l’énergie, et bien d’autres. L’étude se concentre sur trois axes principaux : les investissements en IA, les priorités stratégiques des entreprises, et les impacts sur le marché de l’emploi. Elle met également en lumière les risques liés à l’adoption de l’IA, tels que la confidentialité des données et les défis réglementaires.
Les tendances clés : investissements et priorités stratégiques
Selon l’étude, 69% des entreprises prévoient d’investir jusqu’à 25 millions de dollars en IA en 2025, tandis que 18% envisagent des investissements compris entre 26 et 50 millions de dollars. Ces chiffres reflètent une tendance mondiale à l’augmentation des budgets alloués à l’IA, notamment dans les secteurs où la productivité et l’efficacité opérationnelle sont critiques.

Pour le Maroc et l’Afrique, cette tendance représente une opportunité majeure. Les entreprises africaines pourraient suivre le mouvement en investissant dans des projets pilotes d’IA, notamment dans des secteurs clés comme les services financiers, la santé, et l’énergie. Par exemple, l’automatisation des processus administratifs dans les banques ou l’optimisation des chaînes d’approvisionnement dans l’industrie manufacturière pourraient offrir des gains significatifs en termes de productivité.
En outre, 75% des dirigeants classent l’IA/GenAI parmi leurs trois priorités stratégiques principales. Cela signifie que l’IA n’est plus perçue comme un simple outil technologique, mais comme un levier stratégique pour transformer les entreprises. Pour les professionnels des RH en Afrique, cela implique de repenser la manière dont l’IA peut être intégrée dans les stratégies de gestion des talents, notamment pour améliorer le recrutement, la formation et la rétention des employés.
Impact sur le marché de l’emploi : montée en compétences et transformation des rôles
L’un des aspects les plus intéressants de l’étude est son analyse de l’impact de l’IA sur le marché de l’emploi. Contrairement aux craintes souvent exprimées, l’étude révèle que seulement 7% des dirigeants prévoient une réduction des effectifs due à l’automatisation par l’IA. En revanche, 68% des entreprises s’attendent à une augmentation de la productivité et à une montée en compétences de leur main-d’œuvre.

Pour le Maroc et l’Afrique, cela signifie que l’IA pourrait être un catalyseur pour la création d’emplois qualifiés, plutôt qu’une menace pour l’emploi existant. Cependant, cela nécessite un investissement massif dans la formation et la montée en compétences. Selon l’étude, seulement 29% des entreprises ont formé plus de 25% de leur main-d’œuvre aux outils d’IA/GenAI en 2024. Ce chiffre est encore plus faible dans certains pays émergents, ce qui souligne l’urgence pour les entreprises africaines de combler ce gap.
Les professionnels des RH ont un rôle clé à jouer dans cette transition. Ils doivent développer des programmes de formation adaptés aux besoins spécifiques de leur secteur, en collaboration avec des institutions éducatives et des partenaires technologiques. Par exemple, des formations en science des données, en apprentissage automatique (machine learning) et en gestion de projets IA pourraient être intégrées dans les plans de développement des compétences.
Les risques à anticiper : confidentialité des données et défis réglementaires
L’étude met également en lumière les risques associés à l’adoption de l’IA. 66% des dirigeants citent la confidentialité des données comme leur principale préoccupation, suivie par le manque de contrôle ou de compréhension des décisions de l’IA (48%) et les défis réglementaires (44%).
Pour les entreprises africaines, ces risques sont d’autant plus pertinents dans un contexte où les réglementations en matière de protection des données sont encore en développement. Les professionnels des RH doivent donc travailler en étroite collaboration avec les équipes juridiques et techniques pour mettre en place des mesures robustes de sécurité des données et de conformité réglementaire.
L’étude BCG AI Radar 2025 offre une vision claire des tendances mondiales en matière d’IA et de leurs implications pour le marché de l’emploi. Pour le Maroc et l’Afrique, ces tendances représentent à la fois des défis et des opportunités. Les entreprises qui sauront investir dans la formation, adopter une approche stratégique de l’IA, et anticiper les risques réglementaires seront celles qui tireront le meilleur parti de cette révolution technologique.
Les professionnels des RH ont un rôle central à jouer dans cette transformation. En intégrant l’IA dans leurs stratégies de gestion des talents, ils peuvent non seulement améliorer la productivité et l’efficacité de leurs organisations, mais aussi contribuer à la création d’emplois qualifiés et à la croissance économique du continent. L’Afrique est à l’aube d’une nouvelle ère, et l’IA pourrait bien en être le catalyseur.
Découvrez l’étude complète BCG AI Radar 2025 ici : [Lien vers l’étude]