La formation au sein des entreprises relève de nos jours de l’évidence. Les managers sont bien conscients de sa nécessité non seulement pour rester compétitifs sur le marché, mais aussi pour fidéliser leurs talents et en attirer d’autres. Cependant, et avant de se lancer dans quelconque démarche d’apprentissage, il est essentiel de s’intéresser au mode qui sera adopté.
Malgré tout, le présentiel est le favori des RH
En dépit du mouvement de digitalisation multisectoriel, la formation en présentiel n’est pas du tout sur la voie de disparition et une bonne partie des professionnels RH la considèrent toujours comme la méthode d’apprentissage la plus favorable pour développer certaines compétences, surtout les soft skills. Si l’on se demande pourquoi le présentiel continue à séduire, la réponse est tout simplement parce qu’il présente des avantages aussi bien pour les apprenants que pour les formateurs. D’abord, et c’est probablement son incontournable point fort, le présentiel laisse comme nul autre mode d’apprentissage un espace pour les interactions favorables à l’apprentissage. Il permet ainsi aux apprenants d’interagir directement entre eux et avec le formateur et d’avoir donc l’opportunité de partager leurs expériences respectives, ce qui aide à personnaliser l’apprentissage et donc à le faciliter.
Encore, c’est le formateur qui se charge de l’intégralité du contenu pédagogique et de son déroulement, c’est-à-dire l’apprenant n’est point censé aller chercher les bons cours ou ceux les plus efficaces et adéquats à son activité professionnelle. Outre cela, ce format peut s’accompagner de mises en situation avec des travaux pratiques comme l’analyse d’études de cas, ce qui peut faire l’objet d’un excellent moyen de dynamiser la formation et d’assimiler les connaissances et compétences.
Par contre, nul ne peut nier la rigidité plus ou moins agaçante qui caractérise ce mode d’apprentissage. Le formateur se positionne en tant que source de savoir et, naturellement, l’apprenant en est le consommateur. Cette formation n’est généralement pas flexible et le lieu et le programme sont imposés aux apprenants, ce qui peut ne pas convenir à tous les apprenants qui, le rappelle-t-on, sont des collaborateurs en pleine activité professionnelle.
Autre élément à ne pas négliger, le coût. En présentiel, l’entreprise est amenée à allouer une enveloppe budgétaire pour la location d’une ou de plusieurs salles de classe, la rémunération du formateur et les autres frais relatifs aux déplacements, hébergement, nourriture, etc.
Formation à distance, synonyme de flexibilité
Pour la majorité écrasante des partisans de la formation à distance, soit le e-learning, le premier avantage de ce mode est bel et bien sa flexibilité. Car oui, en apprenant en ligne, aucune contrainte spatiale ou temporelle n’est imposée aux apprenants qui, selon leurs disponibilités, capacités et rythmes, ont la possibilité de choisir quand, où et quoi apprendre. À cela s’ajoute le coût de la formation. Alors là, c’est archi-important pour l’entreprise qui essaie d’optimiser la qualité de la formation tout en minimisant les dépenses. En optant pour le e-learning, l’entreprise n’est pas censée prendre en charge ni les frais de déplacement ni ceux liés à la location de la salle et à la présence d’un formateur. Un ordinateur, déjà présent dans toutes les entreprises et chez tous les collaborateurs, ou presque, serait suffisant pour plonger dans la mer de la formation. Même concernant le prix de la formation, qui est souvent payante, cela reste négligeable si l’on le compare avec toutes les dépenses exigées dans le cas d’une formation en présentiel.
Par ailleurs, ce format, soit le e-learning, s’avère plus pertinent quand il est question de mettre à jour certaines compétences et intégrer des connaissances théoriques. De plus, et dans la mesure du possible, l’entreprise peut opter pour les nouveaux outils e-learning tels que la gamification ou le micro-learning, considérés plus ludiques et qui augmentent l’engagement des apprenants.
En revanche, les inconvénients de ce mode ne sont pas minimes. D’abord, le collaborateur est livré à lui-même, un sentiment de solitude plus ou moins profond peut régner. C’est normal puisqu’aucun contact physique ou interaction humaine n’y est présente, tout se passe derrière l’écran. Ce mode est déconseillé par les experts quand il s’agit de très longues formations car, avec le temps, l’apprentissage devient fastidieux et vulnérable à la lassitude.
Autre chose, il existe dans ce mode d’apprentissage une autre difficulté relative à la personnalisation du parcours. En fait, l’organisme de formation met en place généralement des sous-parcours en fonction du contexte, de la capacité de chaque collaborateur et des compétences que l’on souhaite lui faire acquérir. Sans oublier bien sûr l’effort colossal que l’entreprise devrait fournir afin de familiariser leurs collaborateurs avec le digital, notamment ceux pour qui c’est un océan jamais exploré auparavant.
L’idéal serait le blended learning ?
D’après plusieurs sondages effectués à ce sujet, la moitié des professionnels RH privilégient le mix entre formation en présentiel et celle à distance, soit le blended learning ou encore le mode hybride d’apprentissage.
Pour l’entreprise, le blended learning est intéressant pour plusieurs raisons. D’abord puisque les coûts de la formation sont naturellement inférieurs à ceux de la formation en présentiel vu qu’une partie de l’apprentissage se fait en ligne. Ce mode crée également les meilleures conditions pour profiter aussi bien du présentiel que du distanciel.
De surcroît, le blended learning offre une grande flexibilité car l’organisme de formation peut créer des parcours personnalisés en fonction des besoins des collaborateurs et de leur niveau. À titre d’exemple, si certains collaborateurs se sentiront censés suivre tout le parcours de formation pour combler certaines lacunes, d’autres, quant à eux, pourront faire l’impasse sur quelques modules en ligne pour passer directement en présentiel.
Du côté des collaborateurs, les avantages ne manquent pas. Avec les modules en e-learning, ils avancent à leur rythme et l’alternance distanciel/présentiel dynamise la formation et renforce l’engagement des apprenants.
Toutefois, et à l’instar de ses frères précités, le blended learning, bien qu’il soit le plus proche de l’idéal, ne manque pas de contraintes et de difficultés quant à sa mise en place, un travail méticuleux d’organisation est exigé.
Pratiquement, il faut tout d’abord penser à la plateforme la plus adéquate à utiliser pour la partie digitalisée, soit la partie e-learning. Il faut par la suite s’intéresser aux outils les plus fluides et simples d’utilisation pour les apprenants, au moment opportun où intégrer le présentiel, à la fluidité de la transition et à l’évaluation des compétences. Ensuite, il faudrait s’assurer de choisir un organisme de formation qui saura prendre en considération tous ces différents paramètres stratégiques et techniques pour construire un parcours engageant, efficace et fructueux.
Présentiel, distanciel, hybride… les besoins définissent le mode
Maintenant que les différences entre apprentissage en présentiel, e-learning et blended learning sont plus claires, les avantages et les inconvénients moins flous, il est temps de faire son choix et de se lancer dans son parcours de formation.
Pour les services RH, la première chose à faire est de dresser la liste des besoins en compétences de l’entreprise et de les croiser aux besoins en compétences des collaborateurs. Pour ce faire, il serait plus judicieux de recourir aux managers, d’analyser les comptes rendus des entretiens annuels ou d’organiser des échanges avec les équipes. Ces points sont fondamentaux pour définir aussi bien la population cible du parcours de formation que les sujets axes de ladite formation.
Par la suite, que vous soyez RH ou collaborateur éventuellement lancé dans une quelconque formation, il serait très important de définir l’objectif à atteindre. Concrètement, il faut trouver la plus pertinente réponse à la question : pourquoi suivre une formation ? Après, il faudrait définir les bénéfices individuels et collectifs attendus. À titre d’exemple, si la formation s’articule sur le développement ou même l’acquisition de compétences en développement informatique, une discipline déjà étroitement liée au digital, le e-learning peut s’avérer pertinent, voire même plus efficace que les autres modes. Par contre, et si l’objectif derrière une formation est l’amélioration de l’esprit de management, de leadership, ou le développement du sens de la communication, le blended learning est dans ce cas le meilleur choix à faire, puisque la thématique peut facilement être répartie sur deux axes, un premier théorique se fera à distance et le deuxième, pratique et nécessitant des mises en situation et des interactions plus intenses, s’effectuera en présentiel. Enfin, pour certains champs, qui nécessitent généralement de la pratique, tels que les activités sportives, les travaux manuels ou autres, le présentiel demeure indispensable.
Par ailleurs, la situation financière diffère d’une entreprise à une autre et les différents modes d’apprentissage ne se coûtent pas les mêmes montants. De ce fait, et avant de faire son choix, il serait judicieux de jeter un coup d’œil sur ses comptes bancaires et de s’assurer que la forme choisie correspondra à ses capacités financières. Privilégier le présentiel tout en étant en difficulté budgétaire ne serait pas très raisonnable.
In fine, il serait sympathique, mais aussi pertinent, de prendre en considération les préférences de ses collaborateurs en matière d’apprentissage. Car au final, ce sont eux pour qui la formation sera programmée, et c’est à travers leur bien-être pendant le processus que les résultats seront, on l’espère, à la hauteur des attentes de l’entreprise.