Après l’intervention de plusieurs acteurs gouvernementaux et institutions publiques, afin d’adresser la question de la croissance économique. A l’image du NMD proposé par la CSMD. Cette fois-ci, c’est la CGEM qui présente ses visions, et un plan pour le déploiement du NMD. La vision du secteur privé est désormais plus importante que jamais, vu la croissance accrue qu’a connu ce secteur, et son importance pour l’économie nationale. Ce document présente cette vision du secteur privé, élaborée par la CGEM, tout en détaillant son plan pour les prochaines années.
L’enjeu de croissance éprouvé par le Maroc ces dernières années atteste de l’importance de la mise en œuvre du NMD, ainsi qu’un développement durable.
Comme chaque plan de développement local, la croissance économique est l’un des principaux vecteurs. Cette dernière cependant ne s’accomplit que grâce à une intégration entre le secteur public et un secteur privé diversifié, en termes d’industries, produits et services, ainsi que de types d’entreprises. Ce secteur privé de son tour devient le créateur d’un marché d’emploi et de compétences. Pour ce faisant, le livre blanc de la CGEM, intitulé « Vers Une Croissance Economique Soutenue, Responsable, et Durable », présente 10 points principaux à développer.
« Il nous a semblé pertinent de construire ce Livre Blanc autour d’une compilation de réflexions et de points de vue émanant de l’ensemble des composantes de notre Confédération sur les thématiques exprimées dans le rapport du NMD » exprime Chakib Alj, président de la CGEM, « Telles que l’intégration du secteur informel et la généralisation de la protection sociale, l’augmentation de l’efficacité de l’investissement et la transparence ». Effectivement ce document tente de toucher à tous les points qui ont marqué la croissance du pays durant ces dernières années.
Le premier point abordé est le support des TPME. Dans tous les pays où les PME et TPME connaissent un succès, elles sont déjà considérées comme la ‘colonne vertébrale de l’économie’. Les petites entreprises constituent désormais une portion importante de l’activité économique, mais souffrent toujours des obstructions structurelles ; manque de financement et talents compétents, difficulté d’accès aux appels d’offres du marché public, entre autres. Parmi les mesures proposées dans le livre blanc pour développer ce volet est la création d’un SBA (Small Business Act), et l’évolution de la CCG en une banque publique d’investissement dédiée aux TPME.
« Ces mécanismes, en ligne avec l’appel du NMD à diversifier le système financier, au service du financement de l’économie et des besoins des entreprises, permettraient ainsi de poser les bases nécessaires pour une dynamique de relance économique saine et pérenne grâce à des entreprises disposant des capacités financières pour investir et créer de la valeur ajoutée et des emplois de qualité » explique la CGEM.
Le document propose aussi d’évoluer le code de la commande publique, pour en rendre un outil de développement économique. Le but ici est bien sûr d’habiliter les objectifs du NMD, mais aussi de valoriser le produit local ou, comme on le désigne dans le livre blanc, le Made In Morocco. Cette évolution permettra donc « d’irriguer l’économie nationale, de développer un renouveau du capitalisme marocain à travers de nouveaux types d’acteurs, de favoriser l’émergence de nouveaux secteurs stratégiques et d’optimiser l’allocation des ressources de l’État ». Ce point vise à développer le produit local de façon pérenne en permettant aux petites et jeunes entreprises d’accéder aux appels d’offres du marché public.
Ces plans de relance économique ne seront bien sûr plausibles qu’avec la disponibilité des talents compétents dans le marché d’emploi, ainsi que des dispositifs de formation pour renforcer ces compétences pour un marché en permanente mutation, et concurrence accrue. C’est dans cette optique que la CGEM propose aussi l’amendement de la loi 60-17, relative à l’organisation de la formation continue au profit des salariés du secteur privé. Ce document note que le dispositif de formation continue souffre des « dysfonctionnements chroniques ». Comme noté dans le livre blanc : « Il est urgent de simplifier et digitaliser les mécanismes des Contrats Spéciaux de Formation et de mettre en place une gouvernance participative et cohérente définissant clairement les rôles et les responsabilités des parties prenantes ». La création de nouveaux types de centres de compétences et les partenariats public-privé, pour développer ce dispositif, s’imposent aussi.
Une réforme économique qui résultera en une croissance de plusieurs secteurs nationaux est désormais la principale préoccupation du livre blanc ainsi que le NMD. La recommandation d’une rénovation des régulations fiscales s’inscrit dans ce cadre. Étant donné les nombreuses distorsions dont souffre le paysage économique national, la CGEM propose ces révisions afin d’atteindre « une fiscalité nationale assurant son rôle de levier de développement économique ». Pour ce but, la CGEM recommande d’autres mesures pour revigorer l’infrastructure économique du pays ; notamment la mise à jour du code de travail. Deux recommandations majeures ont été proposées pour ce point: l’introduction de la flexibilité du travail au niveau des dispositions du code du travail, et la réglementation des nouveaux modes de travail, tels que le travail à distance et le travail à temps partiel. La CGEM considère cette flexibilité comme « une véritable solution pour contribuer à la baisse du chômage puisqu’elle procurerait aux entreprises les outils pour un meilleur équilibre offre-demande, qui prendrait en considération les fluctuations de leurs marchés et la conjoncture économique ».
Les mesures proposées par la CGEM tentent de compléter les recommandations du NMD. La croissance économique qu’a connu le Maroc durant les deux derniers siècles est parmi les facteurs qui ont conduit à une transformation quasi-totale du paysage économique national. Pour atteindre les objectifs du plan de relance vers une économie plus libérale et ouvertes aux coopération avec des acteurs financiers et économiques mondiaux, une adaptation aux exigences d’un marché global de plus en plus intégré et concurrentiel s’impose.
Pour lire l’integralité du livre blanc, veuillez consulter ce lien