Dans les économies les plus avancées, telles que les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et les Pays-Bas, le nombre de chercheurs d’emploi est presque équivalent au nombre de postes vacants, créant une pénurie de main-d’œuvre sans précédent.
L’impact de la pénurie de main-d’œuvre sur la productivité
Le rapport de McKinsey souligne que le marché du travail est actuellement le plus serré qu’il ait été en deux décennies, ce qui entrave la productivité et la croissance économique. Dans les huit économies les plus avancées, le surplus de main-d’œuvre est passé de 24 millions en 2010 à seulement 1 million en 2024. Cette pénurie crée une situation où les entreprises ne parviennent pas à pourvoir leurs postes vacants, ce qui pourrait entraîner une hausse de 1,5 % du PIB si ces postes étaient pourvus. Cette difficulté à recruter entraîne une surcharge de travail pour les collaborateurs en place, ce qui diminue leur engagement et augmente leur niveau de stress, impactant négativement la productivité.
L’IA comme solution potentielle
McKinsey propose l’IA comme une solution potentielle pour combler ce fossé. L’IA, et plus spécifiquement l’IA générative, pourrait augmenter la productivité jusqu’à 50 %. Toutefois, pour que les entreprises puissent tirer parti de cette technologie, il est essentiel qu’elles réfléchissent soigneusement à son intégration. Cela implique non seulement d’adopter des technologies émergentes mais aussi de préparer les collaborateurs à ces changements par la montée en compétences et la reconversion professionnelle.
La montée en compétences et la reconversion professionnelle
La formation continue et la reconversion professionnelle sont cruciales pour surmonter la pénurie de compétences. Les entreprises doivent adopter une approche proactive en matière de développement de carrière, en offrant des opportunités de mobilité interne et en encourageant la polyvalence parmi leurs collaborateurs. Cette approche permet de réduire l’attrition et de maximiser l’utilisation des talents internes. Selon le rapport de PwC, la volonté de quitter son emploi dépasse les chiffres observés pendant la « Grande Démission », soulignant l’importance de retenir les talents par des opportunités de développement professionnel.
Flexibilité du travail et rétention des talents
En plus de la montée en compétences, la flexibilité du travail joue un rôle crucial dans la rétention des talents. Les entreprises qui exigent le retour au bureau à temps plein, comme Dell, Boots et Barclays, risquent d’augmenter leur taux de rotation du personnel. En offrant des arrangements de travail flexibles, notamment pour les parents et les seniors proches de la retraite, les entreprises peuvent accéder à un bassin de talents plus large. La flexibilité permet non seulement de retenir les talents existants mais aussi d’attirer de nouveaux candidats qui valorisent l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
L’embauche basée sur les compétences plutôt que sur les diplômes
Il est également temps pour les entreprises de passer d’une approche d’embauche basée sur les diplômes à une approche axée sur les compétences. En élargissant leur perspective pour inclure des groupes souvent négligés, tels que les réfugiés, les vétérans et ceux ayant de grandes lacunes dans leur CV, les entreprises peuvent combler les écarts de compétences plus efficacement. Cette stratégie permet non seulement de diversifier la main-d’œuvre mais aussi d’introduire des compétences uniques et précieuses qui peuvent stimuler l’innovation et la croissance.