Recruter n’est pas un processus scientifique régie par des formules et règles dont le respect assure le résultat. Il s’agit d’une démarche plus ou moins artistique, donc exposée à l’erreur mais aussi à la créativité de son agent, bien évidemment le service RH. Les incertitudes en recrutement ne disparaîtront jamais, mais diminueront considérablement si l’on possède les bons outils et les bonnes pratiques. Car oui, les variables en recrutement sont aussi nombreux que les risques et ces derniers ne se mesurent pas qu’en argent. L’entreprise et le nouvel arrivant feront pour toujours partie du parcours de l’un et de l’autre.
Un recrutement sécurisé, comment faire ?
Un pari économique et humain, tel est le recrutement avec tous ces enjeux financiers, temporels, mentaux et bien d’autres, et sa réussite à 100% ne sera qu’un coup du miracle. Même l’évaluation d’un recrutement est chose compliquée puisqu’il est toujours relatif à d’autres paramètres qu’on n’a pas sous la main. Autrement dit, si on croit qu’un recrutement est réussi, comment sait-on qu’aucun autre candidat n’aurait fait mieux ? Inversement, si jamais on se dit qu’on a raté un recrutement, comment être sûr que tous les autres n’auraient pas été pires ? Concrètement, un recrutement réussi est un recrutement qui fait grandir simultanément l’entreprise et le collaborateur et est, à chaque fois, le commencement d’une aventure commune entre un individu et une organisation. Bien analyser le poste, bien analyser les profils, combattre les biais cognitifs, identifier les soft skills pertinentes, faciliter et humaniser le processus, être transparent sur les valeurs et les modalités, c’est la performance dans chacune de ces tâches qui détermine le succès du recrutement.
Recrutement, pierre angulaire de la transformation RH
Le monde du travail est, depuis la crise sanitaire, en crise et il continue à en souffrir. Ses codes sont en phase de redéfinition et de transformation quasi-radicale. De nos jours, manager soit-il, collaborateur ou chef d’entreprise, personne ne sait plus vraiment ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, à quel peut-on être exigeant, jusqu’où peut-on aller pour décrocher un profil convoité, ou comment procéder pour manager efficacement dans ce nouveau contexte. Quant aux recruteurs, confrontés à la pénurie de talents, ils ont tendance à mettre les nouvelles générations et les nouvelles attentes en cause. Cela dit, le marché du travail est tel qu’il est et l’impact de ces nouvelles exigences ne se limite pas au processus de recrutement. Si l’on n’arrive pas à trouver un collaborateur prêt à venir au bureau tous les jours de travail, aujourd’hui on a bien intérêt à céder sur ce point car il est désormais difficile de refuser les arrangements négociés aux autres collaborateurs dont le métier peut être exercé en télétravail. Les nouvelles exigences se propagent au sein des entreprises, il faudrait bien s’y adapter !
Discrimination, les deux facettes
Linguistiquement parlant, le sens du mot ‘’discrimination’’ n’est pas automatiquement péjoratif. En fait, la discrimination est l’action de séparer, de distinguer deux ou plusieurs êtres ou choses à partir de certains critères ou caractères distinctifs. Si l’on regarde bien cette définition, on se rend compte que c’est exactement le travail du recruteur, la discrimination est ainsi au cœur de la fonction RH. Quant au second sens, là il s’agit bien de séparer un individu ou un groupe des autres en le traitant plus mal, et c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Conclusion : le recrutement est l’art de discriminer sans discriminer. En fait, il faut identifier les caractéristiques pertinentes des candidats sans vouloir les inférer de leur appartenance à un groupe, en se méfiant de ses propres biais. Dans ce domaine, les solutions d’accompagnement ne manquent pas, depuis le CV anonyme jusqu’à l’intelligence artificielle. Cette dernière progresse dans son aptitude à la pré-sélection, laissant au recruteur le soin du dernier tri. Or, ce combat contre la discrimination à l’embauche ne date pas d’hier, mais il est toujours d’actualité vu qu’il n’est pas encore abouti.
Bien gérer ses données
Avant tout, le recrutement est affaire d’information et de traitement de données. Là, il est nécessaire d’avoir à sa disposition la base des compétences attendues et la base des profils. L’innovation technologique en recrutement consiste pour une large part à optimiser le dialogue et le matching entre ces deux bases. L’intelligence artificielle a très bien fait ses preuves là-dessus, et ce en traduisant les CV et les fiches de postes en concepts communs qui permettent aux deux bases de se comprendre et d’échanger.