La crise sanitaire a-t-elle freiné la demande des entreprises en matière de formation continue ?
Il est vrai qu’en période de crise, la formation, comme d’autres dépenses jugées non prioritaires, est sacrifiée. C’est pourtant l’un des leviers les plus importants de la reprise et du changement. Car ce qui est attendu des entreprises dans des périodes aussi troublées c’est un renouvellement voire un changement de paradigme. Cela ne peut se faire sans formation des collaborateurs. Nous le voyons bien dans le cadre de ce que nous appelons la transformation digitale des entreprises. Des acteurs économiques importants investissent dans des solutions de distribution et de gouvernance innovantes, voire procèdent à une mutation de leur modèle économique. Sans accompagnement des collaborateurs par une formation continue à la hauteur des enjeux, tous ces projets risquent d’être freinés voire menacés d’échec.
Ceci l’activité de la formation commence à reprendre surtout en présentiel sachant qu’en 2020 et 2021, nous avons organisé tout de même des formations en distanciel.
– Quelles sont les tendances actuellement ?
– La particularité de la reprise d’activité se caractérise par la forte demande des entreprises pour les domaines du développement personnel, de la gestion du stress, l’organisation du travail et les techniques de communication.
De même que nous constatons une forte demande en ce qui concerne le team-building afin que les gens puissent retrouver cette cohésion délaissée en temps de crise.
– Depuis quelques années, les contrats spéciaux de formation (CSF) proposent un nouveau cadre simplifié et sécurisé. A t-il donné ses fruits ?
– Il est vrai que nous assistons régulièrement à des simplifications de procédures. La formation s’est développée, ces dernières années, à un rythme très soutenu.
Malheureusement, ni l’OFPPT ni les GIAC n’ont pas répondu aux attentes des entreprises en matière de remboursement des formations digitales. Jusqu’à présent, à ma connaissance, aucune formation digitale n’a été remboursée.
– Des prestations sont financées dans le cadre du dispositif. Tel est le cas des bilans de compétences, de la validation des acquis de l’expérience et bien d’autres. Sont-ils pris en compte de plus en plus par les entreprises ?
– Malheureusement non ou très peu. Il est vrai qu’en cette période si difficile, nous avons été sollicités pour des actions d’assessment.
C’est pourquoi il faut davantage de sensibilisation sur ces mécanismes des contrats spéciaux de formation.
Les entreprises doivent avoir le réflexe de consulter les responsables de l’OFPPT, ils peuvent également se renseigner auprès des groupements interprofessionnels d’aide au conseil (GIAC).
D’autre part, beaucoup de PME n’entament pas d’actions de formation par crainte de ne pas être remboursés par l’OFPPT. Pourtant, la procédure est claire.
La plupart des entreprises qui ne sont pas remboursées ont soit déposé un dossier incomplet, soit omis de retourner leur copie du contrat de formation dument signée dans les délais. Pour les autres, les remboursements se font, sans exception, dans les délais réglementaires.