Stagiaires.ma vient de publier les résultats d’une enquête exclusive portant sur la perception des labels RH par la Génération Z. Réalisée auprès de 5 709 jeunes, dont près de 70 % sont encore étudiants, cette étude lève le voile sur les attentes et la méfiance d’une génération face aux certifications RH utilisées par les employeurs pour séduire les talents.
Premier enseignement, la notoriété des labels RH est relativement élevée : 80 % des répondants affirment en avoir déjà entendu parler. Les jeunes diplômés affichent même un taux de connaissance supérieur (82 %), sans surprise, en raison de leur proximité avec le monde professionnel. Pourtant, un quart des étudiants avouent ne pas maîtriser pleinement la portée de ces distinctions. Ce constat met en évidence un déficit d’information que les entreprises doivent combler si elles souhaitent capitaliser sur ces labels pour renforcer leur attractivité.
Le regard porté sur les labels reste globalement positif, mais teinté de prudence. 68 % des jeunes les perçoivent comme un gage de qualité, synonyme de bonnes pratiques RH, de bien-être salarié ou d’engagement sociétal. Cependant, 22 % des sondés y voient avant tout un argument marketing, tandis que 10 % se montrent indifférents. Une lecture nuancée qui reflète un besoin de cohérence entre l’image affichée et la réalité vécue en entreprise.
Lorsqu’il s’agit de critères décisifs pour postuler, les labels RH influencent, mais ne sont pas déterminants. 64 % des jeunes interrogés se disent plus enclins à candidater auprès d’une entreprise labellisée. Toutefois, la priorité demeure l’ambiance de travail (71 %), suivie de la rémunération et des avantages (64 %) ainsi que des perspectives d’évolution (59 %). Le label n’arrive qu’en quatrième position, relégué derrière des éléments plus concrets du quotidien professionnel.
Un point particulièrement saillant de l’étude réside dans l’exigence de transparence exprimée par cette génération. Pour 72 % des répondants, la seule obtention d’un label ne suffit pas : ils attendent des preuves tangibles. Témoignages salariés, audits internes, indicateurs RH chiffrés… La Génération Z réclame des éléments concrets validant la crédibilité des labels. Une demande qui oblige les entreprises à dépasser l’affichage de certifications pour prouver, par des faits, la solidité de leur culture d’entreprise.
Sur le volet de la notoriété des différents labels, l’étude relève des disparités notables. Le Label RSE arrive en tête avec 32 % de notoriété spontanée (45 % assistée), suivi par Top Employer (28 % / 40 %) et Great Place to Work (25 % / 34 %). D’autres labels, tels que Feel Good ou Best Places to Work, peinent à émerger, tandis que Krunchy reste largement inconnu.
Ces résultats font écho aux conclusions d’une étude européenne menée par Magdalena Kalińska-Kula et Iwona Staniec, qui souligne l’importance d’un équilibre entre branding externe et pratiques RH internes pour renforcer l’attractivité employeur. Leurs travaux démontrent que les initiatives internes — culture d’entreprise, développement professionnel, communication transparente — ont un impact déterminant sur la perception des collaborateurs. Une approche que la Génération Z semble appeler de ses vœux : elle attend des entreprises non seulement une communication soignée, mais aussi une réalité RH tangible et alignée avec les valeurs affichées.
Cette enquête met ainsi en lumière une Génération Z lucide, informée et peu sensible aux seules stratégies de communication. Si les labels RH constituent un levier d’attractivité, ils ne sauraient se substituer aux fondamentaux : qualité de vie au travail, perspectives de carrière et preuves concrètes d’engagement. Aux DRH de s’emparer de ces enseignements pour ajuster leurs pratiques et construire une marque employeur sincère, au-delà des distinctions. Le temps des labels comme simple vitrine semble révolu. Place à la démonstration par l’expérience.