On ne peut certes pas parler d’une chose ayant trait au psychologique –qui pour beaucoup est de l’abstrait- sans énoncer les critiques qui ne tardent pas à fuser dès son apparition, issues de partisans de théories contraires, ou de simples quêteurs de la petite bête, ou de tout autre quidam ayant un avis vraisemblable, souvent juste d’ailleurs. Et les tests MBTI ne font pas exception ! Ils font face, comme de coutume, à d’innombrables critiques, et ils sont plutôt bien lotis question inquisition, ce qui, semble-t-il, ne menace en rien l’engouement qu’ils génèrent. Voici alors les meilleures critiques les concernant :
Les fondatrices, ces quidams !
Ah, si ce bon vieux Sigmund était vivant, il aurait été tenté de les lapider ces deux-là. La distance séparant le ciel de la Terre semble vraiment peu de chose en comparaison à celle séparant le domaine psychologique des deux fondatrices du test MBTI. Isabel Briggs Myers est parait-il romancière, diplômée en sciences politiques (effrayant, tout de même ! Des visées politiques ?), et sa mère, Katherine Cook Briggs est diplômée en… question pour un champion : 1- Psychologie. 2- Médecine générale. 3- Physique quantique. 4- Agriculture ?
Et votre réponse est… probablement fausse. Lady Katherine Cool Briggs est en fait diplômée en… agriculture. « Non, mais de quoi ça se mêle ? », ont dû dire les psychologues à l’époque et le disent sans doute encore les étudiants en psychologie en sachant cela. « Les têtes des gens, c’est pas des oignons ! »
Ce ne sont pas tes oignons, en fait. Ce sont des autodidactes, et les autodidactes ça se respecte ! Surtout que quasiment tous les testés se reconnaissent dans les résultats des tests. Et, à l’attention des romantiques, l’histoire est charmante : la bienveillante mère aurait, pour élever sa fille, bien potassé sur les travaux de Jung. On imagine que la gamine la rendait folle… et c’est de là que serait née cette passion pour la découverte des constantes de personnalités des gens. Par contre, on pourrait se demander : si c’est une passion, pourquoi la fille n’a pas fait psychologie ? Oh, la colle ! Ça c’est une question pour qui veut gagner des millions ! Mais… Cash ! La réponse est : langue de bois ! Et croisons les doigts que ce soit bien cela !
Des personnalités changeantes
La stabilité du test est remise en question ! Ainsi, selon certains opposants qui ont effectué des études, deux tests donnés, aux mêmes personnes, à cinq semaines d’intervalle, dévoilaient des différences de résultats pour environ la moitié des personnes testées. Est-ce un problème du test ? Est-ce un problème de changement de types de personnalités (évolution constante selon expérience) ? Doit-on juger les études ou les tests ?! Mais la moitié, ce n’est pas rien quand même… Réserve acceptée !
De l’extrême difficulté de répondre à certaines questions
Le test spécifie qu’il faut répondre le plus honnêtement du monde. Mais, en faisant le test, on se rend finalement compte qu’à une question particulière on pourrait proposer plusieurs réponses, selon nous toutes vraies, et puis on clique ou on coche sans trop réfléchir après ce dilemme cornélien, et le calcul se met en route avec cette réponse mitigée que nous avions, parfois allant d’un extrême à l’autre. Il est certes dur, dur, de se connaitre soi-même. Ou sont-ce les questions qui ne sont pas précises ? Cela semble en effet un peu hasardeux… et même un peu trop.
A noter toutefois que sur le site du MBTI il est fait mention d’une recommandation : le questionnaire, seul, n’est pas suffisant pour découvrir notre type de personnalité. Le site invite même à envisager un « entretien de découverte du type avec un consultant certifié ». Dans le langage courant, si on utilise Google Trad, cela signifie que les résultats de ce test peuvent être faux et que vous devez casquer plus d’argent maintenant qu’on vous a bien mis l’eau à la bouche. Et une nouvelle question, une: que valent donc les résultats de cet « entretien de découverte du type avec un consultant certifié » ? Quel est leur degré de précision ? Ça ressemble de plus en plus à des attrape-nigauds, ces tests, ça c’est sûr…
Biaisé ou non, telle est la question !
Ce test peut-il être biaisé ? Oui, aussi sûr que deux et deux font quatre. Il a un talon d’Achille ! Déjà, se connaitre soi-même est un travail herculéen, comme nous l’avons déjà dit, mais être sincère l’est encore plus, surtout en milieu professionnel, et peut-être même pas consciemment. C’est-à-dire que l’on peut répondre sans sincérité sans même l’avoir fait exprès, alors qu’on souhaitait être sincère. Les professionnels appellent ça le biais de désirabilité sociale. Tout le monde n’est pas Gandhi, ni Bouddha !
Il en existe d’autres, d’autres biais pouvant fausser les résultats, comme celui de conformité. Là, c’est simple ! Le testé refuse de répondre autre chose que ce qui, selon lui, est admissible par la société ou la majorité des gens. Il ne le peut même pas. Imaginez un test où on vous demande indirectement si vous êtes un menteur ou un égoïste ! C’est comme si… comme s’il ne pouvait que refuser de se voir dans un miroir. Et c’est… humain. Les professionnels recommandent, à ce sujet, d’informer qu’il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises réponses, de ne pas parler de test mais de questionnaire, mais à cela peut être aisément rétorqué : certains choix semblent forcément une mauvaise réponse, quand bien même vous nous juriez l’inverse.
Et un dernier biais pour la route : le bien nommé biais de Barnum, qui nous semble devoir plutôt faire partie du tableau périodique des éléments (mais il a dû opter pour psychologie, au lieu de chimie. Dommage !). Bref, pour ce qui est de ce biais, il parle d’une illusion ! Ainsi, en lisant la description de notre personnalité, on surestime inconsciemment sa pertinence, peut-être car on aime ce qu’on lit, ou alors le rapproche-t-on de choses vécues précises (qui peuvent alors n’être que de simples « exceptions », malgré le nombre « pluriel » qu’on imagine). Eh oui ! Cela semble très bien trouvé. Mais… on peut en dire autant de quasiment toutes les interventions de psychologues ! C’est donc une faille du domaine psychologique en entier… C’est ce qu’utilisent coachs et psychologues pour « guérir » ou « faire aller mieux ». Et, de ce fait, c’est assez étrange de voir ce genre d’arguments parmi ceux des détracteurs du test MBTI… On dirait qu’ils se tirent une balle dans le pied, non ?
Quoi qu’il en soit !
Notre conseil, pour clore ce sujet, est de faire et refaire ce test, et de lire les descriptions des autres personnalités pour voir si on ne s’y retrouve pas, et, comme nous l’avons dit dans un précédent article : ne jamais, jamais, jamais, ne surtout jamais utiliser ce genre de tests pour prendre une décision pouvant affecter un ou plusieurs de nos collaborateurs. Les tests MBTI, c’est amusant, et seulement amusant ! Surtout pour les clichés et bien rigoler… ça peut servir la QVT, oui, mais c’est tout ! A bon lecteur, salut !