Grâce aux nouvelles technologies, ou peut-être à cause d’elles car tout dépend de la perspective, toute information est devenue accessible à tous, rien n’est plus dissimulable et quelconque actualité, bonne soit-elle ou mauvaise, se propage comme une traînée de poudre, notamment sur les réseaux sociaux. En parlant des réseaux, cette notion est devenue de plus en plus répandue et surtout influente dans le marché du travail, et ce à travers d’un côté les réseaux digitaux ou les plateformes, comme LinkedIn, Facebook ou autres, et d’un autre côté les réseaux personnels de la vie réelle, que ce soit à travers des recommandations, des informations qui circulent de bouche-à-oreille, ou encore des chasses aux talents dans son entourage.
Si l’on remonte un peu dans le temps, il y a une vingtaine d’années, la norme était qu’un collaborateur, tout au long de sa carrière professionnelle, travaille au sein d’une ou de deux entreprises au maximum. Mais, et en raison des nouvelles technologies, des politiques diverses, des évolutions sociétales, entre autres, cet ère de la soi-disant fidélité à son organisation semble bel et bien révolue. La tendance d’aujourd’hui est de changer d’entreprise tous les deux, trois ou même quatre ans et les nouvelles générations, dont les critères d’une vie professionnelle épanoui ont considérablement changé par rapport à leurs aînés, semblent, majoritairement, tout le temps en état de candidats passifs susceptibles d’être tentés par de meilleures offres.
Du côté des DRH, la situation actuelle n’est point à leur goût. C’est tout à fait compréhensible vu qu’autrefois, ils pouvaient compter sur des salariés fidèles, investir dans leur potentiel, sans risquer de les voir partir chez un concurrent à tout moment. Or, cette vision plaintive et pessimiste n’apportera aucune solution concrète, il faudrait plutôt s’adapter au nouveau contexte et chercher la meilleure manière d’en tirer profit.
Employee advocacy : un mécanisme qui fait ses preuves
Les DRH d’aujourd’hui sont plus que jamais censés proposer des stratégies innovantes, basées sur un mode gagnant-gagnant, et ce afin de comprendre et relever les enjeux actuels et de répondre aux nouvelles exigences et attentes des collaborateurs. L’Employee Advocacy figure parmi ces stratégies qui ont fait preuve d’efficacité et commence à être de plus en plus courante dans le monde des entreprises.
En fait, cela consiste à contribuer à faire croître qualitativement le réseau professionnel des collaborateurs en proposant du contenu pertinent à relayer, en échange d’une mise à disposition éventuelle, ponctuelle et contrôlée par les salariés de leur audience sur les réseaux sociaux. Autrement dit, il s’agit d’une stratégie marketing dont le but est de transformer les salariés en ambassadeurs de votre entreprise. Ils prennent la parole pour promouvoir votre marque. Si cette démarche se réalise principalement en B2B, elle s’adapte parfaitement au B2C également.
Afin de mieux l’assimiler, prenons à titre d’exemple une entreprise où est embauché un ingénieur spécialisé sur une technologie bien précise. L’entreprise va pouvoir effectuer une veille extrêmement qualitative sur cette technologie, et la mettre à disposition du collaborateur grâce à une plateforme d’Employee Advocacy. Pour le collaborateur, le bénéfice est évident car il réalise sa veille technique, acquiert éventuellement des compétences, reste à jour sur son domaine d’expertise, et peut éventuellement travailler son « personal branding », sa crédibilité et donc son employabilité. Du côté de l’entreprise, si jamais elle pense à recruter un nouvel ingénieur dans la même spécialité, aucune audience ne sera plus qualitative que le réseau du premier ingénieur pour partager l’offre d’emploi. Car oui, ce dernier possède un pouvoir d’influence, certes quantitativement modeste, mais de très bonne qualité, sur son réseau. Le dispositif est donc gagnant-gagnant. Dans cet exemple, la perspective est le recrutement, mais cela n’empêche qu’il existe plusieurs autres bénéfices que peut retirer l’entreprise d’un tel programme, que ce soit quant à la marque employeur, la visibilité, le trafic, etc.
En effet, ce mécanisme permettra à l’entreprise d’avoir une visibilité auprès d’une nouvelle audience, celle du collaborateur en question. Cette audience est certainement plus spécialisée car chaque collaborateur possède un poste différent au sein de l’entreprise, un domaine d’expertise qui lui est propre, et donc, un réseau professionnel plus spécifique, ouvrant la porte à des communications plus ciblées. À cela s’ajoute le fait que la nouvelle audience de l’entreprise, en appliquant cette stratégie à tous ces collaborateurs, sera considérablement élargie. Car oui, le réseau d’une entreprise surpasse celui d’un collaborateur, mais non pas la somme des réseaux de toute l’équipe.