La psychologie positive au travail devient une option non négligeable quand, dans une entreprise ou une administration, on observe du mal-être, de l’absence d’initiatives et, entre autres, de la création limitée de valeur durable. L’entreprise ou l’administration doit alors se remettre en question, revoir sa façon d’être, et se mettre en quête de moyens à-même d’inspirer de l’énergie positive aux divers collaborateurs.
Globalement définie comme étant « l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des gens, des groupes et des institutions », la psychologie positive étudie ce qui mène à l’épanouissement personnel des individus ainsi que leurs relations interpersonnelles et leurs interactions, tout en intégrant des stratégies –et de la réflexion- portant sur la dimension sociale, voire politique, d’une entreprise ou d’une administration, avec pour objectif : le mieux-vivre ensemble.
Elle vise à entretenir de façon différente l’efficacité des collaborateurs, en faisant appel à leur imagination, leur vigueur, leur capacité de créer… provoquant de ce fait un changement de leur angle de vue (il faut détourner le regard du négatif pour se concentrer sur le positif), un changement où épanouissement et efficacité sont durablement unis.
A savoir que…
La psychologie positive ne renie pas le mal-être et la souffrance en l’individu, mais elle le pousse à les accepter (avec vérité), et à se mettre en quête du mieux-être via compassion, authenticité et résilience. Oui, l’humain en soi en est transformé.
Selon Martin Seligman, l’un des fondateurs de cette méthode, le bonheur dans la vie a trois bases : une vie sensée, engagée, et nourrie par de bonnes émotions.
Application en entreprise :
La psychologie positive –qui, bien entendu, nécessite des recherches et l’implication de professionnels en psychologie (ce n’est pas un simple article qui expliquera comment faire)-, la psychologie positive, disions-nous, offre au management de nouvelles voies pour allier épanouissement et efficience. Elle insiste sur la nécessité de motiver et engager ses collaborateurs dans les meilleures relations de travail qui soient. Et elle permet d’avoir de meilleurs outils pour déterminer les talents.
Pour ce faire, l’entreprise doit compter sur sa capacité à « inspirer », à dévoiler ou à encourager : la connaissance de soi, de ses forces et de ses faiblesses ; l’exposition des succès de l’entreprise et des différentes équipes, dans l’objectif d’augmenter l’implication, l’imagination, la création, la motivation et même pourrait-on dire l’audace des collaborateurs ; l’aptitude à produire de la valeur et du sens ; la capacité d’avoir des équipes basées sur un esprit de collaboration, de respect, de gratitude… ; et l’art d’encourager la diffusion d’émotions positives au travail. Oui, on peut appeler cela une philosophie. D’ailleurs…
Sens moral et humanisme
La psychologie positive est basée sur le sens moral et l’humanisme. L’existentialisme est un humanisme, titrait déjà Sartre en 1946. Le concept est d’ailleurs plus ou moins proche puisque l’existentialisme est une doctrine qui réfute le déterminisme d’avance de l’homme (via son essence) mais lui enseigne sa liberté et également la responsabilité qu’il a eu égard à son existence. Et nous venons de voir que la psychologie positive est le fait de pousser à la connaissance de soi, à l’acceptation des maux (via vérité) et au choix pour ainsi dire émotionnel et philosophique de la direction de vie à prendre, en prenant en compte l’existence d’autrui. Profiter de la liberté, en résumé, pour vivre positivement, tout en étant responsable de son interaction avec autrui, et donc veiller à ce qu’elle aussi soit positive. Et nous pouvons par ailleurs rapprocher ce concept de plusieurs autres courants et systèmes philosophiques ou théologiques, dont on peut citer le bouddhisme zen, et même les concepts de résilience, de charité et d’église chrétiens, ou ceux d’Oumma, d’acceptation, de bienveillance et de fraternité musulmans. Il semble parfois que seuls les noms soient nouveaux.
Mais à chaque chose quand même ses spécificités puisque, pour ce qui est de la psychologie positive, il est question de rechercher son mieux-être et celui des autres, sans que cela ne soit imposé par l’entreprise, pour ne pas être une forme d’injonction supplémentaire à laquelle, bien évidemment, l’esprit aura du mal à adhérer. Et il est aussi question, entre autres, de permettre les tests afin de découvrir ce qui rend chacun plus heureux et motivé au travail ; et essayer de partager les choses qui, pour nous, ont réussi. Il faut par contre savoir que l’instauration d’une démarche de psychologie positive dans une entreprise est un projet à moyen et long terme. A court terme n’est pas possible.
Si ces quelques lignes ont réussi à vous donner l’envie de tester la psychologie positive dans votre entreprise, nous vous recommandons de vous documenter sur le sujet et éventuellement de faire appel à un spécialiste qui vous montrera la voie à suivre pour votre structure en particulier. N’hésitez pas à négocier un accompagnement ! Et votre documentation préalable vous permettra de savoir si vous avez affaire (ou non) à un psychologue expert en la matière. Car en matière de psychologie –et de psychothérapie- c’est chacun son –ou ses- truc(s). Et bien entendu, nous sommes dans un monde où quasiment tout le monde affirme tout savoir faire… Donc attention !