Plus que jamais, principalement en raison des conditions difficiles de la pandémie, le secteur de la santé au Maroc est aujourd’hui confronté aux faiblesses qu’il possède en termes de ressources humaines au premier plan. Il s’agit d’une difficulté visible depuis un certain temps, avec des efforts déployés depuis plus d’une décennie pour le résoudre. Avec un faible nombre de médecins, de spécialistes et de techniciens par rapport aux besoins en services médicaux et aux taux d’occupation, ainsi qu’une répartition régionale inégale, cela ressemble de plus en plus à une crise qui exigerait des mesures plus longues et plus radicales.
À l’heure actuelle, la complication principale est le manque de médecins et de professionnels de la santé dans les hôpitaux publics par rapport aux objectifs fixés par la stratégie et le plan d’action du secteur. Afin de contrer cela, la commission des affaires sociales à la Chambre des représentants a décidé d’apporter des amendements au texte de loi 131.13, concernant l’exercice des médecins étrangers au Maroc.
Les amendements à cette loi sont venus comme une solution à l’échec de cette loi ; la loi 33-21 qui concerne l’investissement dans le secteur de la santé des non-médecins, et l’exercice des médecins étrangers au Maroc, constitue une modification et un complément de la loi 131.13. Celle-ci a été adoptée par le conseil de gouvernement malgré l’opposition de plusieurs syndicats médicaux et associations professionnelles comme l’ANCP et la CNOM, qui ont évoqué des questions de qualité des soins et de qualifications.
Les questions de la disponibilité régionale inégale des services médicaux, et la disparité entre le secteur public et privé est encore un souci majeur. Néanmoins, il a jusqu’à présent été traité comme la manifestation d’un problème profondément enraciné, plutôt que problème en lui-même. En effet, le manque de financement pour lequel le secteur public de la santé est connu, a été à l’origine de nombreuses complications de rétention des ressources humaines dans le secteur de la santé, qui oriente alors de nombreux médecins vers des opportunités plus intéressantes, notamment le secteur privé ou à l’étranger. Il s’agit essentiellement d’une difficulté liée au manque de services médicaux abordables, dans certaines régions, ou établissements, plus que d’autres.
Pendant plus d’une décennie, le Maroc avait tenté de résoudre ce problème, par des moyens autres que législatifs. Cela se manifeste par l’ouverture de plusieurs facultés de médecine et établissements privés comme la Faculté de Médecine Mohammed VI, la Faculté de Médecine et de Pharmacie d’Agadir et la Faculté de Médecine Dentaire de l’Université Internationale de Rabat. En plus des diverses initiatives de formation pour les infirmières, les techniciens et le personnel médical auxiliaire. Bien qu’il s’agisse d’un grand projet vers le développement de ressources humaines fiables dans ce secteur, il s’appuie presque constamment sur des investisseurs et des fonds privés au lieu des dépenses gouvernementales.
En vertu du plan et des politiques de croissance économique du Maroc, cela est plus ou moins attendu. Il sert de modèle à un grand projet de développement RH et d’investissement en capital humain. Lorsqu’il s’agit de secteurs essentiels ou de grandes organisations et institutions, le manque de ressources humaines peut souvent conduire à une crise, ce qui en fait l’un des principaux exemples où se manifeste la nécessité d’une stratégie RH globale.