Popularisé par les Etats-Unis via les plateformes comme Google Job ou encore Indeed, l’affichage d’une fourchette salariale ou du salaire proposé pour une offre d’emploi est une pratique qui ne cesse de conquérir du terrain. On assiste désormais à LinkedIn qui semble imposer la mention dans le monde entier, en n’hésitant pas à proposer une plage salariale par défaut, se basant sur le même type de poste ayant indiqué leur salaire, aux employeurs qui se refusent à donner plus de détails. La tendance reste tout de même le choix de l’entreprise, malgré cette pression grandissante.
La pratique de l’affichage salarial doit donc présenter de nombreux bénéfices, au vu de son caractère devenu quasi-obligatoire sur les plus grandes plateformes de recrutement de la place. Côté candidat, c’est un avantage certain pour ce dernier qui sait déjà si l’offre lui correspond financièrement. Il s’évite ainsi un parcours d’entretiens, qui aboutissent à une offre loin de ses attentes. C’est aussi un vecteur d’attractivité pour les candidats recherchant de la transparence de leur futur employeur.
N’en déplaise aux sociétés qui aiment utiliser le « salaire selon profil », la pratique de « l’affichage salarial » attire aussi plus souvent les talents déjà en poste, souvent prêts à changer d’employeur uniquement pour des raisons financières. Avec une fourchette ou un salaire exact mentionné, le déclenchement de l’envoi du CV se fait beaucoup plus facilement. Cela permet aussi de se distinguer de la concurrence en mettant en avant dès la première approche le salaire aux intéressés. Un candidat sera plus tenté par une offre claire, transparente et proche de ses prétentions que par une offre promettant monts et merveilles, paraissant ainsi trop belle pour être vraie.
La tendance plaît aussi aux cabinets de recrutement, ce qui leur fait gagner un temps précieux en tri de CV, ne recevant ainsi que ceux qui prétendent au poste, et au salaire proposé. Le cabinet s’évite ainsi des entretiens inutiles, où le candidat ne répond pas aux critères du salaire, qui s’abordent le plus souvent au 2e ou 3e entretien.
Mais pour que la pratique soit efficace, il faut tout de même respecter certaines règles, pour s’éviter un contrecoup et rebuter les talents. Certes le candidat veut de la transparence, mais une fourchette salariale plaît tout autant, l’idée étant de savoir vers quoi on s’embarque.
Avant tout, si le salaire est plutôt bas, à savoir proche du SMIC, ou s’en rapprochant, mieux vaut éviter de le mentionner. Cela peut décourager plusieurs profils de candidats et peut diminuer par 7 le nombre de candidatures reçues.
Il faut aussi bien évidemment être cohérent dans l’offre proposée. Même si cela semble couler de source, un salaire doit être en phase avec la fiche de poste et l’expérience demandée. Sinon, c’est l’effet contraire qui peut se produire et seuls les profils inadaptés ne prétendront au poste.
Enfin, il ne faut pas hésiter à être le plus clair possible sur la rémunération, sans oublier de mentionner les avantages salariaux, surtout s’ils sont attractifs et peuvent permettre à l’entreprise de se démarquer de ses confrères à la recherche des mêmes talents.
Afficher le salaire dans une offre d’emploi présente donc plusieurs bénéfices tant à l’employeur qu’au candidat, qu’il soit en recherche active ou passive. Celles et ceux qui s’identifient dans la fourchette ou le salaire proposés seront plus enclins à soumettre leur CV. Sans mentionner la transparence de l’entreprise, souvent appréciée par les candidats et améliorant nettement la marque employeur. Malgré la pression des plateformes d’emploi, rien n’oblige encore aujourd’hui une entreprise à indiquer un salaire car légalement, c’est à la convenance de chacun. Pour celles qui restent donc frileuses, la fourchette salariale ou les avantages mis en avant restent le bon compromis pour attirer les talents.