Le dernier rapport de Gallup sur l’état du lieu de travail global révèle une réalité alarmante pour le Maroc : seulement 14% des employés marocains se sentent engagés dans leur travail, soulignant une crise profonde dans les environnements professionnels du pays.
L’état d’engagement : une urgence sous-estimée
Au Maroc, l’engagement au travail ne se limite pas à une simple statistique; il reflète une crise sous-jacente affectant la santé mentale et le bien-être des employés. Selon Gallup, 61% des travailleurs sont non engagés, et pire, 25% sont activement désengagés. Ce désengagement est couplé à des niveaux élevés de stress quotidien, ressenti par 52% des employés, et une augmentation notable des sentiments de colère, rapportés par 32%.
L’importance cruciale de l’engagement des employés ne peut être sous-estimée, car il joue un rôle clé dans la satisfaction au travail et le bien-être général. « Les environnements de travail où les employés ne se sentent pas valorisés ou impliqués peuvent conduire à une productivité réduite et à une détérioration du climat social », explique Mme Asmaa TAZI, DRH SQLI MAROC.
Santé mentale et bien-être au travail
La corrélation entre le bien-être mental des employés et leur engagement au travail est évidente dans les chiffres. Les travailleurs désengagés sont susceptibles de rapporter des niveaux plus élevés de stress et d’anxiété, affectant non seulement leur performance mais aussi leur santé générale. Le rapport indique que seulement 25% des employés marocains se sentent épanouis dans leur vie, une statistique qui devrait servir de signal d’alarme pour les employeurs et les décideurs.
« La santé mentale au travail est souvent reléguée au second plan, mais elle est essentielle pour construire des environnements de travail durables et résiliants », ajoute Mme TAZI.
Analyse du climat de l’emploi
Avec seulement 33% des employés croyant qu’il est un bon moment pour trouver un emploi et 48% cherchant activement ou surveillant les opportunités de travail, le climat de l’emploi au Maroc est tendu. Cette méfiance envers les perspectives d’emploi peut être attribuée à une économie fluctuante et à une instabilité dans certains secteurs clés.
Cette situation est exacerbée par une mobilité professionnelle limitée, qui, selon Gallup, peut entraîner un désengagement accru. « Dans un marché où les opportunités semblent rares, les employés peuvent se sentir piégés dans des rôles qui ne correspondent pas à leurs aspirations ou à leurs besoins, » déclare Youssef El HAMMAL, expert en RH.
Le coût du désengagement
Gallup estime que le faible niveau d’engagement coûte à l’économie mondiale près de 8 900 milliards de dollars, soit environ 9% du PIB mondial. Pour le Maroc, cela se traduit par des pertes considérables en termes de productivité et d’innovation. Les entreprises marocaines doivent donc reconnaître l’importance cruciale de l’engagement pour maintenir leur compétitivité sur le marché global.
Vers des solutions durables
La réponse à la crise de l’engagement ne réside pas seulement dans des ajustements superficiels. Elle nécessite une refonte profonde des pratiques de gestion des ressources humaines, incluant une meilleure communication, la reconnaissance des performances, et la promotion d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
« Les leaders doivent s’engager à créer des environnements où les employés se sentent entendus, valorisés et partie prenante de la mission de l’entreprise », conseille Mme TAZI. « Cela passe par l’écoute active, la mise en place de programmes de bien-être et une politique de transparence dans la gestion des carrières. »
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