Dans son dernier avis, rendu ce 8 mai 2024, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) met en lumière la situation préoccupante des jeunes NEET au Maroc, une catégorie comprenant les jeunes ni en emploi, ni en éducation, ni en formation. Selon le président du CESE, Ahmed Réda Chami, le Maroc compte au moins 1,5 million de jeunes NEET, soulignant une urgence nationale à agir pour ces 15-24 ans en quête d’avenir.
Chami avertit : « Sans perspectives claires, ces jeunes pourraient se sentir exclu du développement national et envisager des issues moins constructives, telles que la radicalisation ou l’émigration. » Il met en exergue l’importance de leur intégration pour tirer parti de cette « aubaine démographique », un potentiel qui se dissipera à l’horizon 2040.
Face à ce constat, le CESE, à travers une démarche proactive de self-saisine, recommande une stratégie en cinq axes pour endiguer et inverser cette tendance. Le premier axe se concentre sur l’amélioration du repérage et du suivi des jeunes NEET par un système d’information élargi qui croiserait des données de diverses sources pour un diagnostic précis et en temps réel.
Le second axe préconise des mesures préventives pour éviter l’accroissement de cette catégorie. Cela inclut la garantie d’une scolarisation effective jusqu’à 16 ans, l’implication des familles, et une offre renforcée de formation professionnelle adaptée aux spécificités régionales, notamment en milieu rural.
Le troisième axe vise à créer un écosystème robuste pour accueillir, écouter, et orienter les NEET vers des solutions personnalisées, avec un réseau dense de points d’accueil partout au Maroc, suivant une charte unifiée clarifiant les rôles et responsabilités des acteurs impliqués.
L’amélioration de la qualité des services d’insertion constitue le quatrième axe. Cela passe par un meilleur accès au marché du travail, un accompagnement renforcé, et la mise en place de partenariats avec le secteur privé et associatif pour faciliter l’intégration des jeunes dans l’éducation et le monde professionnel.
Enfin, le cinquième axe propose un cadre de gouvernance renouvelé pour une meilleure coordination des initiatives et programmes, assurant une cohérence et une efficacité optimales dans la lutte contre la marginalisation des jeunes NEET.
Ces recommandations posent les jalons d’une stratégie d’intégration socio-économique ambitieuse, visant non seulement à résoudre la crise immédiate mais aussi à préparer le terrain pour un avenir prospère pour tous les jeunes Marocains.