Parler brièvement des tests psychométriques de personnalité n’est pas chose aisée. Être exhaustif semble impossible, sauf si on y consacre une thèse de doctorat, et encore. Car ce sujet est gigantesque (et très intéressant). Mais nous tenterons tout de même d’expliquer le maximum, et surtout le plus important, afin que tout lecteur, après lecture de ce dossier, soit à-même de se dire qu’il en sait suffisamment.
Mieux cerner certaines des caractéristiques spécifiques de chaque personne, voilà l’objectif principal des tests psychométriques. Pas toutes les caractéristiques, ça c’est impossible. On ne saura par exemple pas si la personne préfère la vanille au caramel, ni rien du tout – ou presque — concernant ses phobies. Mais certaines caractéristiques, celles qui trouvent un intérêt auprès des entreprises (et des particuliers), sont étudiées.
Certains auteurs, en parlant des tests psychométriques, évoquent des analyses globales des traits de la personnalité, ou des mises en évidence des tendances comportementales. C’est exagéré de prétendre cela. Nous préférons parler d’analyse suffisante de certains traits de personnalité (la partie émergée – à presque tous — de l’iceberg) et de mises en évidence de quelques tendances comportementales.
La psychologie humaine, même celle de l’enfant, est d’une complexité inouïe
Cela étant dit, il faut donc bien nommer les choses. Un test psychométrique ne vous dira jamais qui ou comment vous êtes, il ne fera que révéler certaines constantes que l’on pourrait grossièrement décrire comme étant majoritaires. Et ne surtout pas entendre par « majoritaires » l’adjectif « principales ». Car tout dépend de l’intérêt porté à un contexte particulier. Ce n’est pas car quelqu’un, à titre d’exemple, fuit les étrangers, que c’est un « fuyeur » d’étrangers, et encore moins un « fuyeur » de gens. Son intérêt principal réside peut-être tout simplement dans ses relations avec ses proches. Peut-être même ne se sent-il pas mal près des étrangers (comme on pourrait le croire trop rapidement), mais se sent juste mieux seul ou ailleurs, à proximité de personnes qu’il affectionne. Et cela que nous venons de dire nous dévoile autre chose à propos des tests psychométriques : il ne faut pas les utiliser pour juger. Car être sociable ne dépend pas que de l’aspect « quantitatif » des relations. Et, parallèlement, un être privilégiant le « qualitatif » ne saurait juger négativement un autre porté sur le « quantitatif ». Pour résumer, les tests psychométriques ne sont pas des tests dévoilant les qualités et les défauts. Loin s’en faut…
(« Loin s’en faut » est une expression que l’Académie française ne considère pas comme correcte ! Comme si le langage ne servait pas uniquement à communiquer…)
Qu’est la psychométrie ?
Cette chère psychométrie est la science qui se propose d’étudier certaines caractéristiques psychologiques des individus, cela via des instruments de mesures standardisés, en les comparant avec un échantillon représentatif. Elle utilise pour cela la même chose, nommée différemment : tests psychométriques, questionnaires psychométriques ou inventaires de personnalité. Cela semble compliqué de comprendre ce qu’ils font mais c’est assez simple. On pourrait même créer un test psychométrique « A quel point aimez-vous Tom & Jerry ? » Les créateurs de ce genre de tests ne font que sélectionner des caractéristiques à étudier, l’énergie, la paresse ou le nombre de sucres dans son café, et pensent à des questions pouvant révéler les tendances de chacun des interviewés. C’est dire que le champ est vaste. Mais restera tout de même à penser un test fiable (un test qui offre une réponse viable), et là est toute la question. Il faut certainement de grandes connaissances en psychologie humaine pour parvenir à en mettre au point un, un qui soit bon. Et à l’améliorer au fur et à mesure…
Car deux éléments sont importants pour juger de l’efficacité d’un test
Le premier est la fidélité de la mesure. C’est-à-dire que peu importe combien de fois on passe le test, les résultats soient toujours globalement les mêmes. Bien entendu, cela ne peut être possible si l’individu a vécu quelque chose de bouleversant, quelque chose pouvant significativement impacter sa psychologie, comme un traumatisme par exemple. Ou un fait heureux… Ou même s’il se met au yoga ! Ou encore s’il regarde Waiking life ou Fight Club, et que cela change quelque chose en lui. Bref, cet aspect de fidélité de la mesure tolère de bien nombreuses exceptions.
Quant au second aspect, il concerne la validité de la mesure. Comme nous l’avons plus haut expliqué, le test doit être réellement en mesure de mesurer ce qu’il affirme mesurer. On peut aimer Tom & Jerry en ayant seulement vu un ou deux épisodes, mais est-ce une réelle appréciation ? Il faut donc un questionnaire apte à prendre en compte tout ce qui pourrait influencer une tendance particulière, de sorte que le dévoilement de l’existence ou non d’une tendance ne soit pas sujet à objection (de la part des professionnels en psychologie).
Ce sont quelques informations –très peu- à savoir avant d’entrer dans le vif du sujet, pour un peu comprendre ce qui se passe de l’autre côté du miroir des concepteurs de tests. Ça n’a rien de merveilleux, ni de magique, un test psychométrique. Et surtout, ça ne révèle presque rien ! Ça ne révèle que ce qui sert… Et c’est d’ailleurs fort utile, et pour les entreprises, et pour les salariés, comme nous le verrons par la suite.