Alors que les procédures de recrutement sont de plus en plus digitalisées, recruteurs et candidats s’engagent sur les réseaux sociaux à un jeu de cache-cache qui ne porte pas son nom.
A l’ère du digital, il suffit d’effectuer une simple recherche du nom d’un candidat sur Google pour être orienter vers ses différents profils sur les réseaux sociaux. Ou vice-versa, un outil également utilisé par les recrues, notamment en quête d’informations sur leur interlocuteur avant un entretien d’embauche. Cependant, c’est bien le prospect 2.0 qui traverse la période de recrutement avec la peur de voir ses anciens tweets ou ses photos de soirées à la fac apparaitre sur l’écran de son futur manager.
Pourquoi les recruteurs ont-ils recours aux sociaux dans le processus de recrutement ? Tout d’abord, il faut différencier entre LinkedIn, réseau social professionnel, Twitter, plateforme personnelle ou professionnelle selon son utilisation, mais dont le compte personnel demeure ouvert au reste des utilisateurs, ou encore Facebook et Instagram, qui relèvent généralement de la vie privée. Il est donc tout à fait normal que le recruteur recherche le nom figurant sur le CV sur les deux premiers réseaux, pour s’assurer de la véracité des informations communiquées à l’entreprise et sur l’attitude du candidat vis-à-vis des autres twittos. Il est par ailleurs moins bien courant que le recruteur poursuive son aventure sur les plateformes à caractère privé, à moins que la nature du poste, community manager par exemple, le pousse à aller plus loin. Au-delà du cadre professionnel, les recruteurs peuvent s’aventurer et pénétrer la sphère plus privée du candidat. Cela se fait notamment dans l’objectif de cerner le profil d’un candidat : pour un besoin d’un licencié en sport collectif, le recruteur peut charger à savoir si le candidat a un esprit d’équipe, ou si un candidat possédant un blog de voyage aime généralement l’aventure…etc. Enfin, le recruteur pourra également déterminer si le candidat semble pouvoir s’accorder à l’esprit de l’entreprise.
Est-ce légal ? Au Maroc, rien n’empêche un recruteur de Googler la recrue. Cela relève plutôt de la déontologie. Il est par ailleurs interdit pour un recruteur dans plusieurs entreprises de prendre comme critères l’orientation politique, ou religieuse d’un candidat dans le processus de sélection. Comment ne pas attirer de soupçons ? Le recruteur voit d’un mauvais œil le candidat qui a tendance à trop se dévoiler. Un profil inactif ou peu actif attire passe également très mal. Le candidat doit donc trouver le juste équilibre entre une bonne présence sur les réseaux sociaux et un minimum de « pudeur » sur sa vie privée. S’il est de nature sociable et aime tout partager avec son cercle amical et familial, il doit penser à bien verrouiller son profil et à faire le tri de ses contacts pour n’y laisser aucun intrus. Sur les réseaux professionnels comme LinkedIn, il est important de garder toujours son profil à jour : y ajouter vos nouveaux emplois, vos formations, vos participations dans des conférences et séminaires… et surtout, ne pas hésiter à partager des articles et des réflexions sur vos domaines d’intérêt et de travail pour attirer un maximum de profils similaires et pour donner l’image d’une recrue intéressante et intéressée.