Métamorphosée par la HR Tech, la fonction RH d’aujourd’hui a pour corollaire une hybridation de la relation de travail, l’entreprise devient de plus en plus un hub de talents embarqués autour d’une vision commune. Evidemment, le salariat demeure, mais il est entouré de toute la galaxie des slashers, des salariés à temps partiel, des collaborateurs mis à disposition par des partenaires, des indépendants. Auto-entrepreneur, responsable RH et même DRH, tous ces fonctionnements ont subi divers changement à plusieurs échelles et il faut réfléchir et trouver le moyen de les démocratiser. Généralement, la fonction RH, longtemps pensée sous l’angle juridique, privilégiait les profils risk averse, c’est-à-dire la tendance des gens à préférer les résultats à faible incertitude aux résultats à forte incertitude, même si le résultat moyen de ces derniers est égal ou supérieur en valeur monétaire au résultat le plus certain. Cela semble antinomique avec la transformation RH, qui suppose d’être créatif, de prendre des risques, de sortir des sentiers battus. Cependant, les représentations bougent, et l’idée que la fonction RH est multidisciplinaire fait son chemin. Aujourd’hui, les entreprises ont toutes besoin de recruter des profils différents, des expertises multiples au sein des DRH. Le social et le juridique restent indispensables, mais il faut aussi des spécialistes du marketing, des technologies, des données, de la communication. Bref, il faut hybrider la fonction RH.
L’ère du DRH cyber-responsable
Outre ses qualités d’innovateur et de multi spécialiste, le DRH est aussi, ou au moins doit être, le gardien des valeurs de l’entreprise, et ce à travers une performance durable, responsable et sociale. Quand les comités exécutifs par exemple et la direction pensent au gain financier, le rôle des DRH là est bel et bien de vérifier que tout est bien aligné avec la culture de l’entreprise et ses ambitions RSE, avec le long terme. Si ce n’est pas le cas, il faudrait le dire haut et fort, ce qui implique courage et liberté de parole. Dans ce contexte, plus particulièrement cette mission, la HR Tech est une aide précieuse qui permet de mesurer l’expérience collaborateur, lutter contre les discriminations au recrutement, améliorer l’expérience candidat et la QVT, etc.
L’ambassadeur de l’innovation HR Tech
La technologie a transformé la fonction RH, et continue toujours à le faire. La blockchain va, elle aussi, changer la façon dont les responsables assurent la traçabilité et la certification des compétences, et donc augmenter l’employabilité des personnes au-delà du seul signal du diplôme. Quant aux métavers, ils vont apporter beaucoup à la formation, en permettant des mises en situation et un rapprochement des apprenants. L’intelligence artificielle et les algorithmes prédictifs aideront à mieux analyser les situations, à détecter des signaux faibles pour anticiper des situations RH inquiétantes, comme la survenue des burn out.
L’innovation est dans l’ADN des ressources humaines
Qu’on le veuille ou non, avec ou sans technologie, la fonction RH est étroitement liée à l’innovation et à la technologie. À notre époque, l’un des enjeux RH majeurs de est précisément d’arriver à allier humain et technologie de la meilleure façon. Ce qui suppose de savoir naviguer entre la peur, souvent irrationnelle, de la déshumanisation, et le risque de la dépendance technologique. Concrètement, la technologie ne remplace pas les RH, elle les épaule. Il ne faut pas donc, par peur peut-être, se priver d’outils qui savent parfois mieux accomplir que les humains certaines tâches, laissant du temps, précisément, pour l’humain. Encore, il ne faut surtout pas perdre de vue les enjeux de santé psychologique et donc éviter de multiplier et de doublonner les outils et veiller à ce qu’ils ne soient pas source de stress.