Par définition, la fraude est le fait de commettre un acte malhonnête t dans l’intention de tromper en contrevenant à la loi ou aux règlements. Ses types sont multiples, mais les plus récurrents sont la double facturation, les dépenses frauduleuses ou encore le détournement d’actifs. Selon un rapport de l’association des examinateurs certifiés de fraude, le détournement d’actifs – à savoir, la perte ou le vol accidentel ou intentionnel de revenus par des collaborateurs – représente 86 % des cas de fraude. Cette pratique est également à l’origine de la perte de 5 % des revenus des entreprises ce qui impacte considérablement leur capacité à se développer et à atteindre leurs objectifs. Les entreprises qui en sont victimes, outre les dégâts financiers, subissent une détérioration de leur image auprès des partenaires et clients, une démotivation des salariés ainsi qu’une dégradation des relations commerciales, que ce soit avec les clients ou les fournisseurs.
Fraude : qu’en est-il de l’identification ?
Les contrôles réalisés au sein de l’entreprise restent le premier vecteur d’identification de la fraude la plus significative, et ce à 60% au niveau mondial, selon un rapport publié par PwC sur la lutte contre la fraude en entreprise. Les dispositifs d’identification de la fraude sont multiples dont le contrôle interne, qui permet d’identifier des transactions inhabituelles, soit 18% dans le monde, est le premier facteur de détection des cas de fraude subis par les entreprises au cours de la période 2020-2022.Toutefois, la part du dispositif de contrôle interne dans l’identification des cas de fraude pourrait être plus importante. En effet, les résultats de l’étude de PwC montrent que près de 40% des entreprises dans le monde ne testent pas ou de manière très limitée l’efficacité de leur contrôle interne. Ainsi, il paraît important que les entreprises renforcent l’évaluation du dispositif de contrôle interne qui demeure la base d’un dispositif antifraude efficace.
Paradoxalement, et bien que la fraude fait perdre aux entreprises des millions de dollars de revenus chaque année, les tentatives pour l’éradiquer sont toujours timides et sans résultats concrets. Parmi les principales raisons derrière ce soi-disant échec de la lutte contre la fraude, figure le fait qu’une grande partie de ce processus est encore effectuée manuellement. L’être humain est, de par sa nature, voué à l’erreur et il est donc normal qu’une facture ou une note de frais suspecte ne soit pas repérée, surtout quand on a affaire à des centaines ou des milliers de documents qu’il faudrait traiter. L’intelligence artificielle intervient dans ce sens pour aider les entreprises à mettre un terme à ce danger et à repérer tout type de pratique suspecte de manière immédiate et concrète.
L’IA pour lutter contre la fraude
Par rapport aux capacités humaines, l’intelligence artificielle est plus puissante, rapide et capable de traiter une infinité de données grâce à la disponibilité sur une seule plateforme, ce qui lui permet d’analyser et d’auditer la totalité des transactions qui s’effectuent au sein de quelconque entreprise.
En parallèle, les divers progrès réalisés en matière de machine learning permettent d’entraîner l’IA non seulement à identifier les factures en double en recherchant des correspondances d’éléments exactes, mais aussi de rechercher des modèles et des variations pour repérer les doublons, ce qui dépasse largement les capacités humaines en matière de détermination des schémas, et ce qui signifie alors que la technologie peut mieux identifier la fraude. Outre cela, l’IA est aussi capable de repérer les fraudes en temps réel, ce qui permet de prévenir ou d’intercepter les paiements suspects avant qu’ils ne soient effectués. L’intelligence artificielle a alimenté divers systèmes de détection des fraudes, qui ont été par la suite développés pour repérer et identifier les dépenses suspectes avant que les factures ne soient approuvées.
In fine, la prévention de la fraude s’avère, plus que jamais, essentielle pour permettre aux entreprises de renforcer leur résilience, surtout dans un contexte économique post-pandémique toujours en difficulté. Potentiellement, l’IA est capable non seulement d’atténuer, mais d’éradiquer ces pratiques nuisibles des entreprises, à condition qu’elle soit pilotée par de bonnes mains !