En réalité, les accords idiosyncratiques, les arrangements flexibles et le recrutement pour des emplois à distance sont devenus plus courants après la pandémie, même s’ils existaient auparavant, mais n’étaient pas aussi accessibles. Cette récente préférence pour le télétravail est révélatrice d’un changement de perspective pour une grande partie de la main-d’œuvre mondiale. Un récent article du New York Times intitulé « Bienvenue dans l’économie YOLO » décrit les travailleurs d’aujourd’hui, en particulier dans les secteurs des services ; épuisés et riches d’économies. L’article décrit aussi la grande démission, causée surtout par les conditions de travail durant la pandémie ; les employés citaient un désir de rétablir l’équilibre travail-vie, se concentrer sur des projets personnels. Cette évolution de perspectives des travailleurs était à la base de la décision des employés de rester en télétravail, ainsi que des entreprises qui ont proposé des modalités de travail flexibles.
Plusieurs entreprises qui ont désormais proposé des formules de travail flexibles pour leurs salariés, l’ont fait principalement sous conditions. Facebook, Twitter et Google, parmi d’autres grandes entreprises technologiques, étaient plus ouverts à l’adoption de ces mesures, mais elles étaient toujours accompagnées d’un hic. Par exemple, Google l’a proposé avec une baisse de salaire conditionnelle pour les travailleurs qui déménagent dans une zone moins chère ; idem pour Facebook. Cela montre que les employés sont désormais plus attirés par les emplois offrant des modalités de travail flexibles, peut-être plus que jamais, et sont plus susceptibles de l’exiger. Ce qui est moins compris à ce stade, cependant, est la manière dont les employeurs et les employés peuvent parvenir à un accord mutuellement convenu, qui sera peut-être la nouvelle norme.
Une évolution qui ferait du télétravail la norme, où le bureau semblerait immédiatement un élément du passé, est à l’horizon. De nos jours, il se peut qu’un modèle basé uniquement sur le télétravail ne soit pas durable, en tant que mesure permanente. Pour plusieurs entreprises, c’est désormais un point de négociation entre les membres du personnel et la direction.
COMMENT NÉGOCIER AVEC LES ÉQUIPES
Il est important de comprendre que tous les emplois ne peuvent pas prendre un arrangement de travail flexible ou à distance. Certains nécessitent une présence ou une interaction avec les autres, ce qui ne peut pas être fait via Slack ou des canaux de messagerie. Le travail qui oblige un employé à travailler d’un seul endroit sans être dérangé pendant de longues périodes est plus en phase avec les exigences du télétravail.
Que ce soit pour un employé existant ou un nouveau candidat, certaines informations doivent être échangées, et certains points doivent être établis :
- Nouveau modèle : lorsque Google et Facebook ont proposé des réductions de salaire pour les travailleurs à distance qui déménagent dans des zones moins chères, ils ont fondamentalement adopté un nouveau modèle de rémunération ; rémunération en fonction de la localisation. Bien que ce plan puisse générer des effets négatifs inattendus. Les entreprises peuvent désormais créer de nouveaux modèles, en fonction de leurs besoins et de ceux de leurs salariés.
- Plus que la réduction des coûts : La notion de base en business est que les entreprises sont censées fonctionner sur la base la plus optimale ; en tant que telle, la réduction des coûts a longtemps été un principal objectif pour la plupart des entreprises. La récente pandémie a néanmoins révélé que les conditions de travail et les relations patronales devaient être revues. Lorsque le télétravail, ou le travail flexible, est présenté comme une mesure bénéfique, ce n’est pas une question de réduction des coûts, mais aussi d’augmentation de productivité.
- Compétences et résultats : Les collaborateurs ont déjà un point de référence pour leur paie, contrairement à un nouveau candidat. Bien que les modèles de rémunération puissent désormais être différents et innovants, mais au-delà du fait que certains nouveaux modèles peuvent être décrits comme non durables, la base de tout accord de paiement entre les organisations et les employés est un simple échange de compétences et de temps contre de l’argent. Même si une entreprise peut innover dans sa stratégie de rémunération, elle doit maintenir le contrat de base avec le personnel.
- Éléments non monétaires : Dans de nombreux cas, l’attrait d’un emploi pour une certaine entreprise n’est pas seulement le salaire. Une entreprise offrant des prestations de santé, une assurance, une sécurité sociale, des congés prolongés et certaines allocations dispose d’une boîte à outils de rémunération plus large. Ces éléments peuvent souvent servir de monnaie d’échange, ou élément de négociation.